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Les prélèvements des Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (Esod) réduisent-ils les dégâts qui leur sont imputés ?

En France, la notion « d’Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » (Esod), anciennement « d’espèces nuisibles », désigne des espèces qui ont potentiellement des impacts négatifs sur la santé humaine ou celle du bétail, sur la faune et la flore, sur les activités agricoles ou forestières ou encore sur les biens matériels. L’un des groupes de cette classification rassemble des espèces dites “indigènes”, c’est-à-dire originaires de la région où elles sont présentes. Parmi elles, on retrouve la belette, la fouine, la martre des pins, le renard roux, le corbeau freux, la corneille noire, la pie bavarde, l’étourneau sansonnet ou encore le geai des chênes.

 

Une synthèse des connaissances de la littérature scientifique a été réalisée afin de déterminer si les prélèvements, soit la destruction d’individus, de ces Esod ont un effet sur la réduction des dégâts qui leur sont imputés. Pour cela, 47 publications de différents pays européens ont été sélectionnées et analysées. 

 

Cette synthèse a permis de mettre en évidence que :

 

  • Seuls les effets des prélèvements des Esod sur la réduction des dégâts sur la santé humaine et des troupeaux, et sur la prédation sur la faune sauvage et cynégétique font l’objet d’évaluation dans la littérature scientifique. Aucune étude portant sur l’effet de ces prélèvements sur les dégâts relatifs aux activités agricoles ni à la propriété privée n’a été retrouvée, alors qu’ils représentent une part importante des déclarations de dégâts, et entrainent le classement de ces espèces jugées comme responsables.

 

  • En ce qui concerne les dégâts sur la faune, la majorité des études portent sur les effets des prélèvements du renard roux, de la corneille noire ou de la pie bavarde et plus minoritairement de la belette. À l’inverse, la recherche bibliographique n’a pu mettre en évidence aucune publication sur l’effet de l’élimination de la martre des pins et de l’étourneau, pourtant bien qu’inscrits sur la liste Esod actuelle.

 

  • 70 % des études portant sur les dégâts sur la faune montrent que le prélèvement d’Esod n’a pas d’effet significatif sur la réduction de leur prédation sur la faune.

 

 

Cette synthèse de la littérature scientifique démontre donc que dans la majorité des études, recourir aux prélèvements d’Esod afin de réduire les dégâts sur la faune qui leur sont imputés, n’est pas une solution efficace.

 

Par ailleurs, la modalité de gestion consistant à focaliser les prélèvements sur une espèce à laquelle est attribuée un type de dégâts pose question. En effet, cette synthèse montre également qu’il est difficile d’attribuer un dégât à une espèce, notamment en raison de la complexité des réseaux trophiques.

 

Enfin, dans un contexte d’effondrement de la biodiversité, recourir aux destructions d’espèces devrait être justifié par l’urgence à agir pour empêcher un dégât que des critères objectifs et mesurables évalueraient comme grave. Mais, également justifié par l’absence de mesures alternatives, et après avoir fait la preuve de l’efficacité de la destruction sur la réduction des dégâts.

 

La publication est disponible dans les ressources téléchargeables ci-dessous.

 

 

En France, le Code de l’environnement, prévoit que le Ministère de la Transition écologique fixe par arrêté triennal la liste des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (Esod). Durant l’été 2023, le ministère a présenté sa liste d’Esod, pour le prochain arrêté, composée d’un dizaine d’espèces.

 

En partenariat avec la LPO et l’Aspas, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité a ainsi interrogé la recherche académique par le biais de cette synthèse de connaissances, afin d’évaluer les effets des prélèvements des espèces sur la réduction des dégâts qui leur sont imputés.

Conservation de la biodiversité dans les territoires : appréhender les dynamiques

Alors que les enjeux de biodiversité montent en puissance auprès des citoyens, des acteurs et des décideurs publics et privés, il est important de rappeler deux évidences.
D’abord la biodiversité n’est pas figée, elle est intrinsèquement dynamique : compositions, structures, fonctions évoluent dans le temps et l’espace – mais aussi au sens « darwinien » et elle croise les grands cycles d’énergie et de matière. Ensuite, nous, humains, coexistons avec cette biodiversité sur les territoires, à des échelles également multiples, territoires eux-mêmes changeants, façonnés par les processus démographiques, politiques, sociologiques, économiques, mais aussi écologiques.

 

Ainsi, tenir compte des dynamiques de biodiversité dans la gouvernance des territoires humains est un impératif et un défi de tous les instants pour engager des politiques et des pratiques de conservation ambitieuses. Cela ouvre la voie à un changement transformateur indispensable pour une réelle coexistence entre humains et non-humains.

 

Découvrez au travers de cette publication, les principales conclusions et pistes de recherche issues du Club recherche-action “Conservation de la biodiversité dans les territoires : comment appréhender les dynamiques ?” de la FRB. En croisant leurs visions et pratiques, décideurs, entrepreneurs, gestionnaires et chercheurs de ce groupe de travail se sont notamment intéressés à la naturalité, à la séquence « Éviter, réduire, compenser » et aux métriques de dynamiques de biodiversité ; ils ont échangé autour d’exemples de mise en œuvre dans différents types d’écosystèmes, et pour différents niveaux d’anthropisation.

 

La publication est disponible dans les ressources téléchargeables ci-dessous. 

Utilisation durable des espèces sauvages – Les principaux messages de l’évaluation Ipbes

Pêche, cueillette, observation : nombreuses sont les pratiques humaines à travers le monde en lien direct avec les espèces sauvages de plantes, d’animaux, de champignons et d’algues. Pour tendre vers des pratiques plus durables, 85 experts issus des sciences naturelles, humaines et sociales et 200 auteurs collaborateurs ont travaillé conjointement pendant 4 ans.

 

En s’appuyant sur plus de 6 200 sources provenant de la littérature scientifique et des savoirs autochtones et locaux, les auteurs proposent une analyse et des outils et identifient cinq catégories d’utilisation des espèces sauvages : la pêche, la cueillette, l’exploitation forestière, le prélèvement d’animaux terrestres et les pratiques non extractives. 

 

La FRB propose dans la brochure (téléchargeable dans les ressources ci-dessous) les principaux messages à retenir ainsi qu’une analyse critique de ce travail unique.

Les différentes valeurs de la nature – Les principaux messages de l’évaluation Ipbes

Bien que l’humanité fasse partie et dépende de la biodiversité, nos actions conduisent majoritairement à l’extinction du tissu vivant et nous échouons à vivre en harmonie avec la biodiversité. Identifier et comprendre les différentes valeurs accordées à la nature et s’intéresser à leurs rôles dans les prises de décisions est un travail de longue haleine. C’est toutefois une étape fondamentale pour mieux comprendre, gérer, protéger et utiliser la biodiversité. C’est également une étape nécessaire pour atteindre une bonne qualité de vie pour tous, humains et non-humains. 

 

Cette évaluation de l’Ipbes s’est intéressée à ces valeurs qui reflètent les relations des êtres humains avec la nature et sont très liées à la façon dont hommes et femmes interagissent entre eux. Ainsi, les valeurs de certains acteurs peuvent dominer dans les prises de décisions tandis que d’autres peuvent être marginalisées, conduisant souvent à des décisions inéquitables, des conflits et l’aggravation de la perte de biodiversité.

 

La FRB propose dans la brochure (téléchargeable dans les ressources ci-dessous) les principaux messages à retenir ainsi qu’une analyse critique de ce travail unique.

Biodiversité ! #1

Biodiversité ! invite aussi à découvrir les solutions fondées sur la nature proposées par la recherche pour atténuer le déclin de la biodiversité et le réchauffement climatique. Privilégier des aires marines protégées de façon stratégique ou étudier de près le microbiome des arbres sont autant de pistes scientifiques à lire dans la revue. 

 

Mais les sujets de recherche ne s’arrêtent pas là. Parce que les actions de préservation de la nature se heurtent souvent à une logique socioéconomique hostile, il devient de plus en plus important de questionner la logique des interactions de nos sociétés avec les écosystèmes, la biodiversité, l’environnement. Notre système économique doit-il être radicalement repensé ? La ville du futur est-elle l’avenir de la Biodiversité ? Faut-il choisir entre nourrir les hommes et conserver la Biodiversité ? Autant de questions auxquelles des scientifiques ont répondu et qui sont à lire dans Biodiversité !

 

 

Biodiversité ! #1 Portfolio

 

 

 

· S O M M A I R E · 

 

Édito de Denis Couvet · Pourquoi agir ? · « Rien en biologie n’a de sens, sinon à la lumière de l’Évolution » Entretien avec Anne Charmantier · Regard d’Allain Bougrain Dubourg · Devons-nous choisir entre nourrir l’humanité et protéger la nature ? · Qui agit ? · Portfolio – Inventorier le vivant en collaboration avec l’IRD · Crise environnementale : pourquoi regardons-nous ailleurs ? Entretien avec Claude Garcia · Comment agir ?· S’inspirer de la nature pour prévenir les pandémies · Le rôle prometteur du microbiome dans la lutte contre le changement climatique · La biodiversité au coeur du projet économique, Entretien avec Harold Levrel · Vers un droit à l’image des espèces menacées · Protéger l’océan : un triple enjeu pour l’avenir · Dossier – La biodiversité au coeur de nos villes · L’avenir de la conservation de la biodiversité au coeur des villes · Pourquoi nous devons passer du concept de ville à celui d’écosystème urbain · De l’importance des espaces verts pour notre santé mentale

 

 

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Biodiversité ! sonne comme une exclamation émerveillée. Celle qui conduit depuis toujours les chercheurs à témoigner de la beauté et la complexité du vivant. Mais Biodiversité ! résonne aussi aujourd’hui comme une alerte, celle qui nous appelle plus que jamais à comprendre très rapidement pourquoi agir, qui doit agir et comment. 

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Biodiversité ! #1 double page

 

 

 

· L E S   C H E C H E U R S   &   C H E R C H E U S E S  · 

Anne Charmantier, directrice de recherche au CNRS, Centre d’Écologie Fonctionnelle et Évolutive (Cefe) et membre du Conseil scientifique de la FRB (de 2017 à 2022) · Philippe Clergeau, chercheur en écologie au Muséum national d’Histoire naturelle · Denis Couvet, président de la FRB et professeur au Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) · Claude Garcia, chercheur au Cirad et de l’ETH Zurich · Annamaria Lammel, maître de conférences en psychologie à l’université Paris 8 · Harold Levrel, professeur à l’Institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement, AgroParisTech, chercheur en économie écologique au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired) et membre du Conseil scientifique de la FRB (de 2017 à 2022) · Serge Morand, écologue de la santé au CNRS et au Cirad · Francis Martin, microbiologiste à Inrae · François Sarrazin, professeur de Sorbonne université et chercheur au Centre d’écologie et des sciences de la conservation (Cesco) – équipe “Conservation et Restauration des Populations” (Corpo) et président du Conseil scientifique de la FRB (de 2017 à 2022).

avec la participation d’ Allain Bougrain Dubourg Président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et président du Conseil d’orientation stratégique (Cos) de la FRB.

 

· L E S   A R T I S T E S · 

Julie Borgese · Marine Debard

 

 

 

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