fermer
retour en haut de la page
Publications
Accueil > Publications > Journée FRB 2023 sur les recommandations – Les actes
janvier 2024  I  Article  I  FRB  I  Biodiversité et réglementation

Journée FRB 2023 sur les recommandations – Les actes

La recherche est de plus en plus interpellée pour intervenir en appui à la prise de décisions. Pourvoyeuse de recommandations pour l’action, conceptrice d’outils pour initier, et réussir, la transition écologique, les rôles qui lui sont attribués sont multiples et l’exposent à de nouveaux enjeux. 

Journée FRB 2023 sur les recommandations – Les actes

Omniprésents et en première ligne de l’interface science-société, les sujets biodiversité font face aux difficultés de répondre à la fois aux exigences de la recherche et aux besoins de la société. À l’occasion de la Journée FRB 2023, la FRB a invité chercheurs, décideurs et acteurs de la société à se réunir pour confronter leurs besoins, leurs attentes et leurs possibilités d’action autour des recommandations.

 

 

Conférences introductives

 

Entre la recherche scientifique et la décision
Présentation par Denis Couvet, président de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB)

 

Denis Couvet souligne le délicat équilibre entre recherche et décisions en matière de biodiversité. Trois points cruciaux émergent, mettant en lumière la nécessité de repenser notre approche envers la biodiversité, ancrée dans la durabilité. Des Objectifs de développement durable (ODD) à la “valeur intrinsèque”, la complexité du sujet se révèle, appelant à une contextualisation précise. L’appel au “changement transformateur” par l’Ipbes et le Giec souligne l’urgence de repenser nos politiques. En construisant des recommandations, l’exploration des imaginaires sociotechniques et la prise en compte des différentes dimensions deviennent des impératifs. La conclusion esquisse la nécessité de préfigurer de nouveaux modèles, explorant des espaces émergents tels que les mouvements environnementaux et la finance verte, tout en soulignant l’importance de l’implication des acteurs publics et privés dans cette transition vers des modèles plus durables.

 

(Re)voir l’intervention de Denis Couvet

 

 

Les enjeux de la recherche scientifique en appui à l’action
Présentation par Michel Eddi, haut fonctionnaire au développement durable pour l’Enseignement supérieur et la recherche, ancien PDG du Cirad

 

Michel Eddi s’interroge sur le rôle de la science dans la transition écologique. Le haut fonctionnaire explore les défis intellectuels et méthodologiques liés à l’évaluation des stratégies nationales en matière de biodiversité. Soulignant l’importance de la formulation des questions, il examine comment la science peut influencer de manière significative la programmation et l’élaboration de ces stratégies. Il interroge notamment pour cela la production d’un rapport de la FRB : s’il ouvre des réflexions méthodologiques cruciales, peut-il réellement contribuer de manière significative et méthodologique à l’élaboration de stratégies nationales ? Une interrogation qui appelle à un dialogue approfondi avec les parties prenantes.

 

(Re)voir l’intervention de Michel Eddi

 

 

TEMPS 1 | Sciences de la durabilité et recommandations : pourquoi ? quoi ? par qui ?

Animation : Philippe Billet, professeur à l’Institut de droit de l’environnement de l’Université de Lyon et vice-président du Conseil scientifique de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB)

 

Qu’est-ce des recommandations basées sur les connaissances, est-ce la même définition pour tous ? Comment en anticiper les effets pervers ? Qui peut émettre ces recommandations : chercheurs, acteurs économiques et financiers, ministères publics et collectivités locales, société civile, les quatre ?

 

(Re)voir toutes les interventions de cette partie et les échanges qui ont suivi

 

 

  • Le vivant : une troisième voie pour répondre aux enjeux socio-écologiques
    Olivier Hamant, directeur de l’institut Michel Serres

 

Olivier Hamant interroge la notion d’ “optimisation” et se demande si cet objectif n’a pas simplifié à l’extrême le monde dans lequel nous vivons, provoquant des effets sociaux et environnementaux contreproductifs et délétères. Selon le chercheur cette optimisation repose sur trois hypothèses fausses : le monde est stable, abondant en terme de ressources et pacifique. À “l’optimisation”, Olivier Hamant oppose la notion de “robustesse”, qui s’inspire du fonctionnement même de la nature et semble être, pour le chercheur, le chemin vers lequel les recommandations devraient tendre pour faire face aux divers fluctuations auxquelles l’humanité fait constamment face.

 

(Re)voir l’intervention d’Olivier Hamant

 

 

  • Des recommandations pour quoi faire ? Bonheur universel ou respect des droits ?
    Michel Badré, ancien président de l’Autorité environnementale et président du comité d’éthique commun Inrae – Ifremer – Cirad – IRD

 

Michel Badré explore la complexité des recommandations dans le contexte de décisions publiques. Il souligne les défis rencontrés lors de la rencontre entre l’expertise scientifique et les enjeux politiques, illustrant cela à travers des cas concrets tels que le projet de Notre-Dame-des-Landes et la gestion des déchets nucléaires. L’orateur met en lumière l’importance de concilier les différentes expertises, institutionnelles et non institutionnelles, tout en soulignant que le débat sur les recommandations ne se limite pas à une question de bonheur universel, mais plutôt au respect des droits définis dans la Charte de l’environnement.

 

(Re)voir l’intervention de Michel Badré

 

 

Conférences introductives et Temps 1 sur “sciences de la durabilité et recommandations : pourquoi ? quoi ? par qui ?”

 

Résumé… slammé !

 

 

© La Tribut du Verbe – www.latributduverbe.com

 

 

TEMPS 2 | De la dynamique des recommandations

Animation par Denis Couvet, président de la FRB

 

À quoi, à qui, servent les recommandations issues de la recherche sur la biodiversité ? Comment circulent-elles ? Comment sont-elles utilisées, dans des plans stratégiques, des politiques publiques, des mesures pratiques ?

 

(Re)voir toutes les interventions de cette partie et les échanges qui ont suivi

 

 

  • La recherche-action sur la réduction de la vulnérabilité au risque inondation en France et l’intégration de l’eau dans les stratégies d’adaptation
    Emma Haziza, présidente de Mayane, Centre de recherche-action sur la résilience et l’adaptation climatique

 

Emma Haziza partage son parcours atypique, passant de la recherche académique à la gestion de crises concrètes. Elle a créé une structure dédiée à la recherche-action sur les territoires, naviguant entre budgets de recherche, crédits d’impôts et difficultés de gouvernance. Malgré plusieurs années d’activité, les défis budgétaires et de communication politique ont finalement conduit à l’arrêt de l’entreprise en 2019. Emma Haziza souligne l’importance d’appréhender les langages variés des acteurs impliqués pour réussir dans la recherche-action, soulignant les obstacles rencontrés dans des projets interdisciplinaires et politiquement sensibles.

 

(Re)voir l’intervention d’Emma Haziza

 

 

  • Table ronde “Recommandation issue de la connaissance : quoi en attendre ?”
    animée par Allain Bougrain Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et du Cos de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB)

    Romain Debray, responsable de l’Agence normande de la biodiversité et du développement durable
    Chantal Jouanno, senior advisor transition écologique ; présidente de la Commission nationale du débat publique (2018-2023) ; vice-présidente environnement et aménagement du territoire de la région Île-de-France (2015-2017) ; sénatrice (2011-2017) ; secrétaire d’État à l’écologie (2009-2010) ; PDG de l’Ademe (2008-2009)
    Lionel Heurtin, membre de la Société nationale de protection de la nature (SNPN) et analyste ISR (investissement socialement responsable)

 

Dédiée aux retours d’expérience de trois personnes issues de la société, intervenant à différents niveaux d’action, cette table ronde s’intéresse notamment aux questions suivantes :
– quels sont leurs rapports aux recommandations, leurs attentes ?
– des articulations existent-elles entre les personnes qui émettent les recommandations et celles qui les reçoivent ? Sont-elles souhaitables ?
– pourquoi les lignes ne bougent-elles pas assez vite malgré les progrès de la connaissance ?

 

Chantal Jouanno s’interroge sur les raisons pour lesquelles les conclusions de la recherche sont peu prises en compte par les politiques. D’après l’ex-secrétaire d’État, le monde scientifique a peu accès au monde politique. Lorsque les résultats de la recherche leur parviennent, ils passent par le filtre des parties prenantes qui ont des intérêts différents, puis par le grand public qui lui-même discutera aussi les résultats. En plus d’inviter à un rapport plus direct entre les scientifiques et les politiques, Chantal Jouanno appelle la recherche à réfléchir sur les biais et freins culturels qui empêchent les citoyens d’avoir une meilleure vision du vivant et des écosystèmes.

 

Robin Debray souligne que les résultats de la recherche irriguent directement son travail. À l’instar des autres Agences régionales de la biodiversité (ARB), il produit des recommandations fondées sur les résultats pour que les gestionnaires d’espaces naturels, les collectivités, entreprises passent à l’action.

 

Lionel Heurtin est revenu sur la loi “Énergie Climat” qui a conduit les entreprises à reporter sur la biodiversité et donner des informations telles que l’impact des portefeuilles d’investissement, les dépendances des entreprises ou encore leur trajectoire vis-à-vis de la biodiversité. À l’heure actuelle, de plus en plus d’analystes financiers se documentent pour mieux prendre en compte la biodiversité.

 

(Re)voir la table ronde

 

 

 

 

Temps 2 sur la dynamique des recommandations

 

Résumé… slammé !

 

 

© La Tribut du Verbe – www.latributduverbe.com

 

 

TEMPS 3 | Et maintenant ?

Animation par Hélène Soubelet, directrice de la FRB

 

Comment améliorer l’efficacité des trajectoires des recommandations scientifiques afin qu’elles soient transcrites en décisions ? Comment peut-on faire, individuellement et collectivement, pour que les recommandations aient des effets ? Comment, en tant que chercheur, entreprise, association ou collectivité territoriale, peut-on internaliser et intégrer ces recommandations, les faire percoler ?

 

(Re)voir toutes les interventions de cette partie et les échanges qui ont suivi

 

 

  • La biodiversité, comme levier d’innovation des modèles d’affaires du XXIe siècle ?
    Nathalie Gimenes, docteure en sciences de gestion, conférencière, consultante experte en stratégie et gouvernance d’entreprise (RSE, Raison d’être, Société à mission), Executive Education Mines Paris – PSL

 

Nathalie Gimenes nous plonge dans l’univers de l’entreprise et explore la façon dont la biodiversité s’intègre dans la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Si la réglementation pousse à la prise en compte de ces enjeux, le défi ultime réside dans la transformation collective des modèles économiques. Nathalie Gimenes explore les différentes approches de la RSE, des stratégies de marché axées sur la responsabilité environnementale aux considérations plus profondes de gouvernance et de vision à long terme. La question persistante demeure : les entreprises adoptent-elles sincèrement la RSE ou se contentent-elles d’un affichage superficiel pour améliorer leur image sociale ? Ce défi complexe incite les entreprises à naviguer entre les logiques de marché, les attentes des parties prenantes et une compréhension réelle des enjeux de durabilité. En définitive, l’intégration de la RSE dans la gouvernance et la stratégie à long terme demeure un enjeu central pour les entreprises engagées dans une démarche socialement responsable.

 

(Re)voir l’intervention de Nathalie Gimenes

 

 

  • Quelles conditions pour une meilleure interaction chercheurs – décideurs ?
    Lucile Schmid, co-fondatrice et vice-présidente du think tank « La Fabrique écologique »

 

En s’appuyant sur son expérience de haut fonctionnaire et de vice-présidente du think tank La fabrique écologique, Lucile Schmid s’interroge sur les leviers qui conduisent à une société respectueuse de notre environnement. Elle souligne l’importance de l’engagement générationnel, invite les citoyens à s’engager dans les sciences participatives, milite pour la pratique de l’interdisciplinarité et de la transdisciplinarité au sein de l’État et insiste sur la nécessité de respecter les savoirs et de favoriser un dialogue entre les décideurs publics et les chercheurs. Elle souligne que cette interaction requiert une transformation profonde de l’État, rappelant l’époque où les hauts fonctionnaires intellectuels animaient des clubs dans les années 1950. Lucile Schmid insiste sur la nécessité d’imaginer un futur préservant la richesse du monde.

 

(Re)voir l’intervention de Lucile Schmid

 

 

Temps 3… Et maintenant ?

 

Résumé… slammé !

 

 

© La Tribut du Verbe – www.latributduverbe.com

 

 

Interventions de clôture

Par Philip Roche, directeur de recherche et chargé de mission Biodiversité (MESR – service Stratégie de la recherche et de l’innovation, Direction générale pour la recherche et l’innovation, Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche)…

 

Philip Roche conclut la Journée en soulignant les défis complexes qui émergent du dialogue entre la recherche scientifique et la prise de décision. À travers une réflexion approfondie sur les différences culturelles et normatives entre la recherche publique et l’entreprise, Philippe Roche rappelle les tensions inhérentes à la réduction de l’impédance entre ces deux mondes. Malgré les obstacles, des avancées significatives ont été observées, notamment lors d’événements tels que la Cop15 et l’initiative Ipbes. Il souligne cependant la complexité persistante de la prise de décision, en particulier dans le contexte de la biodiversité, où des divergences de perception et des défis subsistent.


…et Céline Liret, directrice scientifique d’Océanopolis et membre du Cos de la FRB.

 

Dans la quête d’une action collective face à l’urgence écologique, Céline Liret souligne que cette journée de débat a mis en lumière la nécessité cruciale de transformer la relation entre la recherche et divers acteurs. En explorant les changements transformateurs, la pluridisciplinarité, l’importance du débat, et la médiation entre silos, Céline Liret souligne que les intervenants ont tracé la voie vers un dialogue opérationnel. En conclusion, elle propose d’utiliser la FRB comme un espace pilote pour ces changements, mettant en avant la nécessité de construire des passerelles efficaces entre recherche, décision et action.

 

(Re)voir leurs conclusions

 

 

sous le patronage du