[Actualité] Cap sur la Cop ! Les ressources
C’est parti ! Aujourd’hui démarre la 15e Cop de la Convention sur la diversité biologique (CDB). L’ambition de cette Cop est importante puisqu’est en jeu l’adoption d’un cadre mondial pour les dix prochaines années afin d’arrêter et inverser la perte de biodiversité, de faire en sorte que l’utilisation de la biodiversité soit durable.
La FRB et la CDB
La CDB est dotée d’un organe international chargé de fournir des avis scientifiques : le SBSTTA (Subsidiary Body on Scientific, Technical and Technological Advice). Celui-ci s’appuie sur des « points focaux » nationaux pour solliciter les experts. En France, ce rôle de point focal est assuré conjointement par le MNHN (Muséum national d’Histoire naturelle) et la FRB. Ces deux institutions font partie de la délégation française à la CDB, menée par le Ministère chargé de l’environnement et le Ministère chargé des affaires étrangères.
Toutes les Cop n’ont pas les mêmes enjeux. La Cop15 de la CDB est particulièrement importante puisque stratégique avec pour ambition d’adopter un cadre mondial pour la biodiversité (GBF). Celui-ci s’appuie sur la “théorie du changement”, qui fait écho à la notion de changement transformateur prônée par l’Ipbes et préconise une approche systémique de la biodiversité, dans tous les territoires et concernant toutes les activités humaines. Il rappelle que nos styles de vie et nos modes de consommation déterminent de la manière la plus fondamentale nos impacts sur la biodiversité et son devenir.
Un cadre mondial doit ainsi faciliter la mise en place de ces changements pour qu’ils se fassent de manière coordonnée aux échelles locales, nationales et globale.
En parallèle, un autre enjeu consiste à maintenir et restaurer l’intégrité des écosystèmes (correspondant au maintien et à la restauration de la diversité de la composition, de la structure et des fonctions écologiques des écosystèmes). Il importe que cet objectif soit adopté pour tous les écosystèmes, qu’ils soient naturels, anthropisés ou gérés, pas seulement pour ceux considérés comme très dégradés. Les écosystèmes agricoles et urbains sont notamment concernés, avec des possibilités de politiques ambitieuses, car la FAO et l’Unesco ont déjà adopté cet objectif.
> Re-voir le point presse pré-Cop du 29/11
· Analyse du projet de cadre par la FRB
À travers un rapport, la FRB apporte des éclairages scientifiques sur les éléments discutés au sein de la Convention sur la diversité biologique (CDB), en particulier les points anticipés pour les sessions de négociation.
La pertinence des quatre objectifs globaux, des 21 cibles d’action et des indicateurs associés qui constituent le projet de cadre révisé dans sa version officielle en date de juillet 2021 y est examinée au regard des travaux scientifiques les plus récents.
Un cadre mondial, pour quoi faire ? Quels messages-clés issus de ce travail d’analyse ?
Rendez-vous sur la page dédiée à cette publication :
· JOURNÉE FRB 2022 – Les actes d’une Journée consacrée à la CDB
À la veille de la sortie du nouveau cadre mondial de la biodiversité de la Convention sur la diversité biologique (CDB) et après la sortie cet été de deux rapports majeurs de l’Ipbes sur « l’évaluation des valeurs associées à la nature » et « l’utilisation durable des espèces sauvages », la FRB a consacré sa Journée en 2022 à ce paysage international et ses implications aux niveaux national, territorial et sectoriel.
Retrouvez les sujets abordés tout au long de la Journée
et les liens directs vers les interventions filmées :
· En images – La Convention sur la diversité biologique décryptée
· Retour en octobre 2021, sur la première partie de la Cop15 – La nécessaire intégration des enjeux climatiques et financiers au cœur des dernières annonces
La première partie de la Conférence des parties de la Convention sur la diversité biologique avait-t-elle réussi à créer l’élan politique espéré ? C’est ce qu’on a pu penser de prime abord à la lecture des engagements financiers pour la biodiversité pris par l’Union européenne, la France, le Royaume-Uni et deux autres pays majeurs, la Chine et le Japon. S’il faut reconnaitre que ces engagements avaient été sans précédent, ils étaient encore bien inférieurs aux subventions dommageables à la biodiversité et resteront à confirmer par des mesures leviers appropriées, pour atteindre les changements transformateurs ambitieux prônés par l’Ipbes.
Les échanges en salle de négociations peuvent parfois être ardus à suivre. Toutefois, un certain nombre de termes anglais couramment utilisés illustrent la recherche de consensus ou de compromis entre les pays.
Lorsqu’un élément du texte discuté ne fait pas l’unanimité, que certains pays s’y opposent et que d’autres le soutiennent, cet élément est mis entre crochets pour traitement ultérieur ; le rôle du Président de session est de supprimer le maximum de ces crochets aux travers de compromis.
Parfois les différentes propositions d’insertion ou de suppression de texte aboutissent à des paragraphes illisibles. Les négociateurs·trices les plus constructifs·ves chercheront à simplifier le texte.
Littéralement « monnaie d’échange », pour dire « si tu me donnes ça, je te donne ça en échange ».
Lorsqu’un terme est déjà apparu dans des textes précédents sur lesquels les pays se sont déjà accordés, on peut justifier son introduction dans le nouveau texte. Toutefois, certains pays ne reconnaissent pas les rapports Ipbes par exemple, et donc les termes déjà agréés dépendent aussi de la volonté de chaque pays de les reconnaitre.
Parfois un élément du texte faisant discussion peut dépendre d’un autre qui sera abordé plus tard, dans ce cas on met le terme entre crochets (“Brackets / debrackets”) en précisant qu’une discussion sur un éléments ultérieur permettra de conclure rétrospectivement sur celui-ci.
« Je peux vivre avec ! » expression utilisée par les négociateurs·trices lorsqu’une proposition n’est pas idéalement alignée avec leur position, mais que c’est acceptable et qu’il pourront s’en accommoder.
À travers différentes missions, la FRB est mobilisée à Montréal. Retrouvez dans le Carnet de bord les témoignages « à chaud » de l’équipe présente sur place.