Les approches classiques de science de la conservation sont centrées sur des dimensions strictement écologiques. Or, un corpus scientifique de plus en plus riche souligne que la réussite des politiques de conservation dépend tout autant de la gouvernance, des dynamiques de pouvoir et des principes de justice qui les sous-tendent que des mécanismes biologiques qu’elles cherchent à protéger. Pourtant, les interactions entre ces dimensions restent encore imparfaitement comprises et souvent fragmentées dans la recherche.
A travers les résultats de quatre projets de recherche FRB-Cesab, cette conférence propose une réflexion sur le concept émergent de justice bleue et verte dans la conservation de la biodiversité. Chaque projet a mobilisé des approches méthodologiques et disciplinaires distinctes, mais tous ont partagé un objectif commun : analyser comment l’engagement des parties prenantes dans les processus de conservation peut renforcer la protection et la résilience des écosystèmes terrestres et marins.

En savoir plus sur les projets
Le parcours s’ouvrira avec le projet Parsec, qui a mobilisé imagerie satellite, données socio-économiques et intelligence artificielle pour quantifier les impacts des aires protégées à l’échelle globale, notamment sur la pauvreté. Conjointement, le projet Parsec a collaboré avec le projet MPA-Poverty – projet financé par l’ANR et piloté par le CEE-M – et se sont penchés sur le cas précis de la pêche en Tanzanie.
La réflexion se poursuivra avec le projet Blue Justice, qui a analysé à l’échelle mondiale le lien entre équité, politiques marines et résilience des communautés côtières face aux pressions combinées du changement climatique, de la conservation et du développement.
En complément, le projet JustConservation propose une synthèse de 50 ans de littérature empirique (662 études de cas) montrant de manière statistiquement robuste que la gouvernance menée par les peuples autochtones et communautés locales améliore significativement les résultats écologiques et sociaux.
Enfin, le projet PowerBiodiv s’attache à une dimension longtemps théorisée mais rarement opérationnalisée : le pouvoir. À travers un cadre multidimensionnel, combinant revues systématiques, analyses de réseaux et modélisation, ce projet étudie comment les formes visibles, cachées ou systémiques de pouvoir influencent les processus participatifs et leurs résultats.



