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août 2019  I   I  FRB  I  Biodiversité et océans

Les monts sous-marins éloignés de l’Homme comme derniers refuges des prédateurs marins

La mer est vide de ses prédateurs qui se regroupent principalement sur des récifs isolés et des monts sous-marins situés à plus de 1 250 km des ports de pêche.
À partir d’un déploiement de caméras appâtées dans plus de 1 000 sites à travers l’Indopacifique, c’est ce qu’a mis en évidence une équipe internationale, dirigée par la Société Zoologique de Londres (ZSL), de 15 chercheurs de 12 instituts de recherche différents, parmi lesquels l’Université de Montpellier et l’IRD.
Ce travail de synthèse a été mené par un groupe de chercheurs internationaux co-financé par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) dans son Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab), à Montpellier.

Les monts sous-marins éloignés de l’Homme comme derniers refuges des prédateurs marins Photographie d'un requin bleu (Prionace glauca) à l'approche d'une caméra appâtée. © Tom B Letessier

Références de l’article :

Letessier TB, Mouillot D, Bouchet PJ, Vigliola L, Fernandes MC, Thompson C, et al. (2019) Remote reefs and seamounts are the last refuges for marine predators across the Indo-Pacific. PLoS Biol 17(8): e3000366. https://doi.org/10.1371/journal.pbio.3000366

Publié dans PLoS Biology, le 6 août 2019 

 

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La pêche industrielle est en pleine expansion depuis les années 1950, et ce, à l’échelle mondiale. Le volume de la pêche industrielle représente plus de 80 millions de tonnes aujourd’hui, contre 20 millions en 1950. Au total, ce sont 55 % des zones océaniques qui sont exploitées par la pêche industrielle. Afin de remplir leurs filets, les pêcheurs doivent maintenant aller de plus en plus loin. Les derniers refuges de la faune marine, c’est-à-dire les espaces situés au-delà de la zone d’influence humaine détectable, sont ainsi de plus en plus rares. De vastes aires marines protégées (AMP), où la pêche est interdite, ont été établies depuis le début des années 2000 afin de préserver la biodiversité des océans. En 2015, les AMP atteignaient 3,4 % de la surface des océans mais nous manquons de connaissances sur la distribution globale de la biodiversité, de l’abondance et de la taille des prédateurs marins.

 

C’est dans ce contexte que l’équipe de recherche, co-financée par la FRB et accompagnée par son Cesab, s’est attachée à analyser des données recueillies dans les océans Indien et Pacifique entre 2012 et 2015. La richesse (nombre d’espèces), la taille et l’abondance de plusieurs prédateurs marins, dont des requins, ont été estimées à l’aide de systèmes vidéo avec appâts sur plus de 1 000 sites. Aucun animal n’a été manipulé directement.

Publiés le 6 août 2019 dans PLOS Biology, les résultats démontrent que, bien que la richesse des espèces ne soit pas impactée par les activités humaines, la taille du corps et l’abondance des requins sont fortement corrélées avec la distance aux pressions anthropiques et notamment l’éloignement des ports de pêche. Ainsi, l’équipe de chercheurs a constaté que le nombre de requins diminuait de moitié dans les mers les plus proches des villes de plus de 10 000 habitants. Proche de l’Homme, la plupart des caméras n’ont pas enregistré la moindre présence de prédateurs qui, notamment les plus gros individus, se concentrent dans des zones situées à plus de 1 250 km des ports.

 

Malheureusement, comme les chercheurs le font remarquer, ces derniers refuges de prédateurs sont peu couverts par les AMP. Les travaux du projet Pelagic attirent donc l’attention sur la nécessité d’établir de nouvelles stratégies prenant en compte les habitats préférentiels des prédateurs marins, essentiels au maintien de la biodiversité dans nos océans et du fonctionnement des systèmes océaniques. Il s’agit d’établir au plus vite de nouvelles AMP comprenant des régions côtières comme des régions plus éloignées en mer.

 

L’auteur principal de l’étude, Tom Letessier (ZSL), a déclaré : “Seulement 13 % des océans de la planète peuvent maintenant être considérés comme “sauvages”, mais les requins et autres prédateurs sont beaucoup plus abondants et plus grands à des distances supérieures à 1 250 km des activités humaines. Cela suggère que les grands prédateurs marins sont incapables de prospérer à proximité des populations humaines et constitue un autre exemple clair de l’impact de la surexploitation humaine sur nos mers.”

 

Contact presse

Pauline Coulomb

 

01 80 05 89 23 

pauline.coulomb@fondationbiodiversite.fr

 

Interview de David Mouillot (Université de Montpellier) possible sur demande.

Financeurs et partenaires

Financeurs du projet Pelagic

 

FRB ; Total Foundation

Partenaires principaux

 

Bertarelli Programme ; Société zoologique de Londres (ZSL) ; IRD ; Université de Montpellier ; University of Western Australia

Plus d'informations sur la FRB et son Cesab

Programme phare de la FRB, le Cesab (Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité) est une structure de recherche au rayonnement international dont l’objectif est de mettre en œuvre des travaux innovants de synthèse et d’analyse des jeux de données déjà existants dans le domaine de la biodiversité. Localisé à Montpellier, il accueille chaque année de très nombreux chercheurs, issus de tous les continents.

 

Toutes les informations sur le Cesab : www.fondationbiodiversite.fr/la-fondation/le-cesab/ 

Plus d'informations sur le groupe de travail Pelagic et conférence à venir

Toutes les informations sur la page dédiée aux travaux du groupe Pelagic :
www.fondationbiodiversite.fr/la-frb-en-action/programmes-et-projets/le-cesab/pelagic/ 

 

La FRB et le groupe de travail Pelagic organisent une conférence à Montpellier le vendredi 29 novembre 2019. Au cours de cette journée, vous découvrirez les nouveaux défis en matière de surveillance de la faune et des activités humaines dans les aires protégées.

 

Inscriptions obligatoires sur la page dédiée à l’événement

Plus d'informations sur la Société zoologique de Londres (ZSL)

Fondée en 1826, la Zoological Society of London (ZSL) est une organisation caritative internationale à vocation scientifique, éducative et de conservation des animaux et de leurs habitats. Elle dirige plusieurs projets de recherches et de conservation dans plus de 50 pays et dans deux zoos : ZSL London Zoo et ZSL Whipsnade Zoo.

Toutes les informations sur la ZSL : www.zsl.org 

 

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