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[À vos agendas] Le 29 mai prochain, la Journée FRB vous emmène en mer !

La décennie des Nations unies (NU) pour les sciences océaniques et la conférence des NU sur l’océan qui se tiendra à Nice en juin 2025 s’annoncent décisives pour l’avenir de l’océan. Il y a en effet urgence. À lui seul, l’océan recouvre plus de 70 % de la surface de la planète et représente plus de 90 % du volume habitable pour le monde vivant. Des milliards de personnes à travers le monde dépendent de la biodiversité marine et côtière pour subvenir à leurs besoins (ressources alimentaires, culture, etc.). Pourtant, la plupart des activités humaines ont un impact majeur sur l’océan.

 

Entre pressions directes et facteurs indirects qui les aggravent, les scientifiques ont déjà mis en évidence les points de leviers pour envisager un avenir plus soutenable pour nos océans. Toutefois, mettre en œuvre les changements transformateurs nécessaires n’est pas trivial.

 

En partenariat avec l’Institut océanographique – Fondation Albert Ier – Prince de Monaco et l’Ifremer, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) propose, à travers sa Journée annuelle, d’explorer comment le cadre des scénarios futurs pour la nature, le Nature Futures Framework (NFF), peut permettre de mieux appréhender tous les enjeux de l’océan, avec une vision intégrative des relations nature-humains sous un angle nouveau, plus systémique.

 

Rendez-vous le 29 mai prochain, à la Maison de l’Océan (Paris Ve).
Événement sur inscription, accessible en présentiel et en distanciel

 

Inscrivez-vous ! 

[Conseil scientifique] Interview de Juliette Young

Qu’est-ce qu’un conflit et de quels conflits parle-t-on ?  

La définition vers laquelle nous avons convergé au sein du groupe UICN est qu’un conflit est souvent représenté par des frictions (« struggles ») qui apparaissent lorsque la présence ou le comportement de la faune sauvage constitue une menace réelle ou perçue, directe et récurrente, pour les intérêts ou les besoins de l’humain, entraînant des désaccords entre les groupes de personnes et des impacts négatifs sur les personnes et/ou la faune sauvage. Cette définition, d’apparence simple, a pris presque trois ans pour aboutir à sa version finale !  

 

Dans l’imaginaire collectif, le terme “conflit” est synonyme de dispute et donc a nécessairement un résultat négatif. Dans les cas présentés dans le guide, et dans mon expérience, les conflits peuvent être positif dans le sens où ils peuvent être des opportunités amenant à un dialogue, à des actions permettant de transformer une situation en situation moins négative ou d’autant plus positive.  

 

De même, les « objets » du conflit sont aussi souvent associés aux espèces charismatiques en premier lieu (lion, ours, loup, tigre…) alors qu’il s’agit très souvent d’autres espèces auxquelles on n’associe pas de « problèmes » mais qui peuvent aussi être à la base de conflits (corvidés, mustélidés, castors…).  

 

Pour aller plus loin | Quelques caractéristiques des conflits identifiées dans la définition

 

1/ Les interactions directes et récurrentes : les conflits résultent d’une forme de dommage ou menace, perçue ou réelle, causée par la faune sauvage. Toutefois, la mesure dans laquelle cette menace dépend réellement de la présence ou le comportement des animaux va varier considérablement.  

2/ Les conflits entre les humains et la faune sont presque toujours sous-tendus par des conflits sociaux entre les personnes au sujet de la gestion de la faune (exemple du loup en France). Les conflits sont utilisés comme un moyen d’exprimer autre chose n’ayant plus aucun rapport avec l’espèce en question, comme des notions de valeurs, de pouvoirs, de justice sociale, etc.  

3/ Les conflits ont tendance à concerner des espèces menacées et qui peuvent avoir un impact négatif (exemple en Ecosse, où le pygargue a été réintroduit après avoir disparu du territoire). Quand on a des conflits avec des espèces menacées : les enjeux vont être beaucoup plus importants et les solutions beaucoup plus complexes car il n’y a pas la possibilité d’éliminer légalement ces espèces, ce qui exacerbe les conflits sociaux.  

 

 
Le document que tu nous présentes prend la forme d’un guide avec des principes de gestion de conflits illustrés par des études de cas. Quels sont ces principes ?  

Ce document aborde en effet des grands principes auxquels on ne peut déroger dans la gestion de conflits entre humains et faune sauvage. En plus de ces principes, ce que j’affectionne particulièrement dans le guide, est la série de « guiding principles». Ces principes permettent à l’utilisateur de naviguer et de mettre en pratique ces principes. Je reviens sur chaque principe en insistant sur un point ou un exemple.  

 

1/ Ne pas nuire 

Une notion qui m’a particulièrement marquée est le concept de « positionalité », ou la manière dont l’identité d’un individu influence son interprétation du monde et la manière dont il est perçu par les autres. C’est essentiel d’en être conscient et d’être transparent avec cela ! 

 

2/ Comprendre les problèmes et le contexte 

Dans la plupart des conflits, on adopte une vision myope de la partie émergée de l’iceberg qui se restreint aux disputes et on néglige donc toute la partie immergée et sous-jacente aux conflits comme : les connaissances traditionnelles, les questions de valeurs et croyances, de culture ou d’histoire et d’expériences. En effet, si on n’a qu’une vue biaisée d’un acteur, on ne verra jamais le conflit dans son entièreté et cela risque d’avoir des impacts sur la façon dont on décide de gérer un conflit.  

  • Exemple : travail réalisé lors de la réintroduction des castors en Ecosse pour comprendre l’ensemble des attentes et idées des acteurs en lien avec cette réintroduction, en amont de la réintroduction. 
    Coz, Deborah M. and Juliette Claire Young. “Conflicts over wildlife conservation: Learning from the reintroduction of beavers in Scotland.” People and Nature (2020): n. pag. 

 

3/ Travailler ensemble  

Travailler avec les “parties prenantes”, c’est une base. C’est un challenge pratique et éthique à relever pour viser des résultats pour tous. C’est important pour comprendre la situation bien sûr, mais aussi pour que cette compréhension soit partagée, pour établir la confiance nécessaire, trouver des pistes innovantes de résolution – de surcroît pour et par les parties prenantes. 

  • Exemple en Italie dans le cadre d’un projet LIFE coordonné par Valeria Salvatori qui travaillait avec des acteurs du territoire : des éleveurs de brebis qui produisaient un fromage d’appellation protégée dont le cahier des charges voulait que les bêtes soient en liberté. Le retour du loup sur le territoire a entraîné des conflits avec la population locale qui n’était plus du tout habituée à la présence du loup.  
  • Pendant plus de 5 ans, des chercheurs on travaillé avec des acteurs du territoire pour identifier et mettre en place une douzaine d’actions très concrètes sur le territoire. Une grande partie du travail a porté sur l’instauration en amont d’une relation de confiance entre les différentes parties.  
  • Marino, et al., Broadening the toolset for stakeholder engagement to explore consensus over wolf management, Journal of Environmental Management, 2021  

 

Les espèces moins “charismatiques” sont aussi souvent à l’origine de conflits entre humains et faune sauvage.

 

4/ Intégrer la science et la politique  

L’intégration de différents types de connaissances peut contribuer à donner une meilleure image globale d’une situation de conflit et à mieux éclairer la prise de décision. 

  • Exemple en Ecosse : conflit entre deux espèces protégées : les phoques et les saumons. En 2003-2004, les gouvernement écossais a observé une chute importante du nombre de phoques et de saumons ce qui l’a amené à interdire toute chasse de phoque, face à quoi des pêcheurs ont mis en place une approche de gestion de conflit dans laquelle les connaissances des chercheurs et des acteurs locaux étaient intégrés, et où ils sont allés voir le gouvernement à la demande de paramètres au sein desquels ils pouvaient naviguer pour continuer leurs activités sans pour autant nuire aux populations de phoques.  

 

5/ Permettre des trajectoires durables  

Dans les situations de conflit, les différents acteurs ont souvent des points de vue différents sur ce qui constitue un conflit géré. Sans comprendre ces différentes perceptions, sans en discuter et sans parvenir à un accord, il est peu probable que les acteurs parviennent à un avenir souhaitable. 

  • Exemple en Bourgogne-Franche-Comté : identification d’une vision commune de l’agriculture durable au sein de la région. Des trajectoires durables ont été développées par des acteurs du territoire. Avec des solutions axées sur la communication entre agriculteurs et avec d’autres acteurs du territoire.  
    Young, Calla and Lecuyer. “Just and sustainable transformed agricultural landscapes: An analysis based on local food actors’ ideal visions of agriculture.” Agriculture, Ecosystems & Environment (2023): n. pag. 

[Appel à experts] Rejoignez Co-op4CBD pour contribuer à la mise en œuvre de la CDB aux niveaux national et régional

Les membres du réseau d’experts ont l’opportunité de recevoir des formations sur les processus internationaux de protection de la biodiversité et de participer à des groupes thématiques chargés de contribuer aux sujets à l’ordre du jour des réunions du SBSTTA (l’organe subsidiaire chargé de fournir des avis scientifiques, techniques et technologiques) de la Convention sur la diversité biologique.

 

Cet appel est ouvert aux chercheurs, chercheuses et/ou praticiens, praticiennes des domaines suivants :

  • biodiversité et santé ;
  • utilisation des informations sur les séquences numériques des ressources génétiques ;
  • conservation et utilisation durable de la biodiversité marine et côtière ;
  • détection et identification des organismes vivants modifiés (OVM) ;
  • zones marines d’importance écologique ou biologique (ZMEB) ;
  • cadre de surveillance pour le cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal ;
  • évaluation et gestion des risques liés aux OVM ;
  • biologie de synthèse.

 

En rejoignant le réseau d’experts Co-op4CBD, vous aurez la possibilité de participer à des ateliers de renforcement des capacités en ligne qui auront lieu au cours du premier trimestre 2024. Les experts sélectionnés peuvent être invités à participer à des ateliers spéciaux en présentiel, ainsi qu’à contribuer à l’élaboration de notes techniques qui abordent le thème de la protection de la biodiversité par le biais des mécanismes de la CDB.

 

>> Candidatez ! <<

Experts et expertes intéressés sont encouragés à poser leur candidature pour rejoindre le réseau en remplissant ce formulaire (en anglais). 

 

 

Découvrez un aperçu des sessions de formation précédentes, réalisées dans le cadre de Co-op4CBD. 

[Appel à candidatures] Rejoignez le Conseil scientifique (CS) de la FRB

Le Conseil scientifique est un des organes de gouvernance de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB).

 

Appuyé par l’équipe de la FRB, il :

 

Selon leurs expertises et disponibilités, ses membres :

  • contribuent aux appels à projets et/ou aux projets pilotés par la FRB (par ex. : rédaction, évaluation, comité de pilotage, etc.) ;
  • contribuent aux demandes d’informations des ministères (par ex. : « biodiversité et démographie », « biodiversité et changement climatique », etc.) et aux saisines de la FRB (par ex. : « prospective pour la recherche française sur la biodiversité », « intégrité écologique », « affichage environnemental », etc.) ;
  • proposent des sujets d’auto-saisine.

 

Ils agissent comme “tête de réseau” au sein de leurs communautés respectives et assurent un lien avec d’autres instances scientifiques.

 

VOUS SOUHAITEZ REJOINDRE LE CS ?

Transmettez-nous votre candidature avant le 9 mars 2024, minuit CET.

 

Merci de prendre connaissance des informations ci-dessous et du texte complet de l’appel, puis :

1/ Renseigner le formulaire de candidature accessible ici.

2/ Envoyer un CV et une lettre de motivation aux adresses suivantes :
aurelie.delavaud@fondationbiodiversite.fr, cc cecile.thiaucourt@fondationbiodiversite.fr

Les profils recherchés et modalités d’examens des candidatures sont précisés ci-dessous.