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septembre 2017  I  Synthèse  I  FRB  I  Autres sujets

L’éclairage nocturne, une nouvelle menace pour la pollinisation

Référence : Eva Knop, Leana Zoller, Remo Ryser, Christopher Gerpe, Maurin Hörler & Colin Fontaine. 2017.
DOI:10.1038/nature23288, http://www.nature.com/nature/journal/v548/n7666/full/nature23288.html

 

Résumé de l’article par Philippe Gros (Ifremer j-à 2017)

Synthèse de l’article par Jean-François Silvain (FRB)

Les pollinisateurs sont en déclin dans le monde entier, ce qui génère des inquiétudes quant à la diminution, en parallèle, du service de pollinisation qu’ils fournissent à la fois aux cultures et aux plantes sauvages et qui est essentiel. Les facteurs anthropiques liés à ce déclin incluent les changements d’habitats, l’agriculture intensive, les pesticides, les espèces exotiques envahissantes, la propagation des agents pathogènes et le changement climatique.

 

Les conséquences de cette augmentation de l’éclairage nocturne sur le fonctionnement des écosystèmes sont généralement inconnues, or il a été suggéré récemment que l’augmentation mondiale et rapide des éclairages artificiels nocturnes pourrait constituer une nouvelle menace pour les écosystèmes terrestres.

 

L’article l’éclairage artificiel nocturne, une nouvelle menace pour la pollinisateurs d’Eva Knop et al montre que l’éclairage artificiel perturbe les réseaux nocturnes de pollinisation et a des conséquences négatives sur le succès reproducteur des plantes.

 

Si on éclaire artificiellement des communautés plantes-pollinisateurs, les visites nocturnes des pollinisateurs sur les plantes sont réduites de 62 % par rapport aux zones non éclairées. Il en résulte une réduction globale de 13 % du nombre de fruits d’une plante particulière, alors même que cette plante a également reçu de nombreuses visites de pollinisateurs diurnes.

 

Ces résultats démontrent également que l’éclairage artificiel de nuit affecte les pollinisateurs nocturnes au point d’entrainer une production de fruits plus faible des plantes qu’ils pollinisent, pouvant affecter en retour les pollinisateurs diurnes, étant donné que ces plantes représentent une source alimentaire importante pour eux.

 

L’article fournit des perspectives sur le fonctionnement des communautés de pollinisateurs et démontre que les pollinisateurs nocturnes ne sont pas redondants par rapport aux communautés diurnes.

 

Ces résultats contribuent à améliorer notre compréhension du déclin des pollinisateurs et de leurs services écosystémiques.

 

La pollinisation par les animaux est essentielle au fonctionnement des écosystèmes naturels, notamment aux communautés de plantes sauvages et apporte un service écosystémique crucial pour l’approvisionnement alimentaire mondial. 88 % de toutes les angiospermes en dépendent à des degrés divers et la valeur économique estimée de la pollinisation était de 361 milliards de dollars américains en 2009.

 

L’inquiétude porte sur le devenir de la pollinisation assurée par les insectes qui pourrait être menacée en raison d’une baisse mondiale des pollinisateurs sauvages et domestiques consécutivement aux activités humaines. Les principaux facteurs à l’origine de ce déclin sont la perte et la dégradation des habitats, l’agriculture conventionnelle intensive, incluant l’utilisation de pesticides, les espèces exotiques envahissantes, les organismes nuisibles et les agents pathogènes et les changements climatiques.

 

 

Le résumé de Philippe Gros et la synthèse de Jean-François Silvain sont téléchargeables dans les ressources ci-dessous.