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Projet 2013 (Afrique)

BioSceneMada

Biodiversité, changement climatique et déforestation à Madagascar

BioSceneMada

La biodiversité de Madagascar est menacée par la déforestation et par les changements climatiques. Le projet BioSceneMada vise à anticiper l’influence de deux phénomènes à l’aide de scénarios.

 

Contexte

L’île de Madagascar abrite un grand nombre d’espèces endémiques et une biodiversité exceptionnellement riche. Les conditions environnementales très variées donnent lieu à une grande diversité bêta. Mais les forêts tropicales, qui concentrent la majeure partie de la biodiversité, sont fortement menacées par les changements climatiques et par la déforestation.

 

Question

Quelles sont les zones à plus fort risque de perte de biodiversité face à la déforestation et au changement climatique à Madagascar ?

 

Méthodes

  • Compilation et vérification de données d’inventaires portant sur près de 5 000 espèces représentatives de la flore et de la faune de l’île
  • Développement d’un script pour modéliser les niches climatiques des espèces et déduire leur probabilité de présence et leur aire de distribution présente et future
  • Création de MadaClim, un site internet qui reprend toutes les données climatiques actuelles (WorldClim) et celles issues des modèles du Giec, distribuées spécifiquement pour Madagascar et associées à des variables supplémentaires
  • Détermination du lien entre climat et stock de carbone forestier
  • Utilisation de modèles de communautés afin d’identifier les facteurs (climat, barrières géographiques comme les bassins versants) déterminant les assemblages d’espèces
  • Élaboration de cartes du couvert forestier malgache et d’un logiciel (Python deforestprob) qui détermine les zones à risque de déforestation
  • Production de cartes du couvert forestier futur à Madagascar et d’un modèle qui permet d’estimer le taux de déforestation (ha/an) pour l’ensemble des pays africains

 

Résultats

  • La surface recouverte par la forêt risque de diminuer de moitié en 2050 par rapport à l’an 2000, et de trois quarts en 2100. Dans le futur, les forêts se concentreront dans les zones peu accessibles et situées en altitude.
  • Les aires protégées devraient être efficaces à moyen terme en contribuant à déplacer la déforestation sur des milieux à plus faible biodiversité. Mais, avec des taux de déforestation constants, les aires protégées les plus accessibles ne seront pas épargnées au long terme.
  • Les forêts les moins impactées par la déforestation devraient aussi être les plus affectées par les changements climatiques.
  • Le climat est un facteur déterminant pour l’assemblage de certains mammifères et surtout des espèces poïkilothermes (reptiles et amphibiens). Pour les lémuriens, le facteur principal est le bassin versant. Il faudra tenir compte des deux types de facteurs.
  • Les changements climatiques devraient induire des modifications fortes des assemblages d’espèces, entraînant une diminution d’environ 20 % des stocks de carbone forestier à Madagascar à l’horizon 2100 par rapport à 2010.

 

Implications

  • Les résultats de BioSceneMada devraient s’avérer utiles pour réfléchir aux stratégies de conservation de la biodiversité les plus efficaces pour contrer l’effet du changement climatique et de la déforestation à Madagascar.
  • Les prochaines étapes du projet seront de faire connaitre ces résultats et de diffuser les méthodes scientifiques utilisées auprès des institutions environnementales malgaches
  • Les informations sur le lien entre climat, biodiversité et stockage de carbone viendront éclairer les décisions prises dans le cadre du programme REDD+.
  • Les conclusions sur les facteurs influençant les assemblages d’espèces pourront aider les décideurs à continuer d’améliorer le Système national d’aires protégées (SAPM), en identifiant les zones refuges pour la biodiversité face aux changements climatiques.
  • Le projet BioSceneMada développe un Atlas de la biodiversité de Madagascar, incluant les points de présence des espèces, leur distribution actuelle, leur distribution future potentielle et une estimation de leur vulnérabilité au changement climatique.
Plus d'informations

Porteur du projet:

 

Ghislain VIEILLEDENT (Cirad)

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Partenaires :

 

Cirad (porteur), France ;

University of California, Berkeley, USA ;

WCS Réseau de la Biodiversité, Madagascar – REBIOMA ;

ETC Terra, France ;

Office national de l’environnement (ONE), Madagascar.

Co-financeur