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[FRB-Cesab] Newsletter 8 Cesab – janvier 2023

Un mot de Nicolas MOUQUET, directeur scientifique du Cesab

Gauche : graphe représentant le nombre de groupes hébergés au Cesab et les appels à projets annuels. Droite : cumuls des financements sécurisés depuis 2019.

L’année 2022 aura été particulièrement faste pour le Cesab. Elle a été à la fois…

 

  • Année de la maturité. Après le déménagement à Montpellier en 2019, nous avons exploré de nombreux formats pour les groupes de synthèse avec de nouveaux partenaires. Cela nous a permis d’augmenter considérablement le nombre de groupes actifs passant de huit groupes en 2019 à 28 en activité prévus pour 2023. Nous sommes maintenant occupés à consolider notre modèle pour équilibrer cette belle dynamique.
  • Année du redémarrage des réunions en présentiel. La pause forcée de la « séquence » Covid nous a permis d’améliorer notre capacité à accompagner nos groupes dans le travail à distance, mais aussi d’en mesurer les limites. La synthèse est une histoire humaine avant tout, faite de contacts et d’imprévus qui seuls peuvent se produire quand les groupes se réunissent en présentiel et vivent ensemble durant une semaine !
  • Année du renouveau, avec la constitution d’un nouveau comité scientifique pour le Cesab qui a très rapidement été mis à contribution pour accompagner et évaluer les appels à projets en cours.
  • Enfin, année de l’expérimentation avec la mise en place d’un nouveau type d’appel à projets, le DataShare, qui se focalise sur l’assemblage des bases de données de biodiversité et est voué à être reconduit en 2023.

 

Je suis certain que 2023 sera une année charnière lors de laquelle nous franchirons encore une étape dans notre développement, avec des initiatives déjà en préparation et, je l’espère, la concrétisation d’un appel commun entre centre de synthèse soutenu par Biodiversa+.

Depuis quatre ans que le Cesab s’est installé à Montpellier, ce sont plus de 6 millions d’euros que nous avons réussi à mobiliser pour la synthèse de données sur la biodiversité, permettant à 474 chercheuses et chercheurs de travailler dans les meilleures conditions possibles.
 

En plus de l’accueil des groupes de synthèse, nous organisons au Cesab trois formations annuelles qui ont profité jusqu’à présent à 115 doctorant·e.s et post-doctorant·e.s. En 2023 nous y ajouterons une nouvelle formation sur l’intelligence artificielle et la biodiversité. 

Cette effervescence est possible grâce au soutien sans faille des membres fondateurs de la FRB et plus largement de ses administrateurs, de nos partenaires, ainsi que grâce à l’équipe FRB dédiée au Cesab qui démontre chaque jour que professionnalisme et efficacité peuvent rimer avec bienveillance et décontraction ! Je les remercie ici profondément pour ce qu’ils apportent au Cesab et à la communauté scientifique travaillant sur la biodiversité en général.

 

Bonne année 2023 !

 

Plus d'informations sur le Cesab

 

2023 : après la Cop, Cap sur l’action !

Qu’en est-il 30 ans après ? Au-delà des réserves sur quelques résultats de la Cop15 (recul de l’ambition pour certains objectifs comme la suppression des subventions néfastes ou l’obligation de divulgation des impacts du secteur privé), il nous semble essentiel d’en souligner les grandes avancées, par rapport au projet tel qu’il existait en 2021, ou par rapport aux objectifs d’Aïchi, fixés en 2010 par la même Convention.

 

Le « Cadre mondial pour la biodiversité » adopté par la CDB, s’extirpe du piège de la séparation humain-nature. Elle élargit nos perspectives écologiques et nos conceptions des relations nature-société en mettant en avant, dans plusieurs cibles, l’intégrité de tous les écosystèmes. Il ne s’agit plus de se préoccuper seulement de la grande valeur des écosystèmes dits « naturels », peu anthropisés. Il s’agit de s’intéresser aussi, voire surtout, aux écosystèmes modifiés, agricoles et urbains, dont la présence est parfois considérée comme la manifestation même de l’ingéniosité humaine, mais pour lesquels la place de la nature est aussi très importante et menacée. Tous les écosystèmes doivent donc être intègres, supposant diversité des compositions génétiques et spécifiques, de la structure paysagère, et des fonctions écologiques ! Une planification de l’ensemble des espaces (cible 1 du Cadre mondial) est la conséquence de cette prise en compte de l’ensemble des écosystèmes. La décennie pour la restauration des écosystèmes (2021-2030), décrétée par les Nations unies, devrait aider à dégager des moyens significatifs pour leur restauration.

 

Pour atteindre cette ambition d’intégrité, le cadre mondial propose d’emblée un contexte systémique, intégratif, de nos relations problématiques avec la nature. Il détaille, en 4 objectifs et 23 cibles, de manière précise et approfondie, des façons de construire de meilleures trajectoires sociales et écologiques, quels que soient les contextes sociaux, écologiques, des pays. Ce qui n’était pas une évidence, car les enjeux, les verrous, les perspectives diffèrent profondément, selon l’état de transformation des écosystèmes, l’intensification de l’agriculture, les densités humaines, le niveau de vie des habitants ou encore les habitudes de consommation, qui varient considérablement par exemple entre la France, le Congo ou l’Indonésie. Le Cadre décrit également la responsabilité actuelle, potentielle, de chaque secteur, agricole, industriel, financier ou de la société civile, et surtout les manières pour chacun·e d’être ambitieux, d’articuler ses efforts avec les autres partenaires. Conséquent, ce cadre suggère une série d’outils, de politiques publiques, autant incitatives, coercitives, préventives, systémiques, etc., qu’à nouveau chaque pays peut prioriser, selon son contexte, politique, économique et social.

 

Enfin, ce Cadre mondial – et ce n’est pas nouveau pour la Convention pour la diversité biologique ! – offre un cadrage social et anthropologique ambitieux, visionnaire, résolument inclusif, préoccupé par l’accès équitable aux écosystèmes des peuples autochtones, des communautés locales, des différents genres, des générations futures, le posant comme condition nécessaire à la préservation de la biodiversité.

 

C’est maintenant à chaque pays, chaque région, à l’Europe, de fixer ses priorités, afin de stopper le déclin de la biodiversité, de la restaurer. Chacun devra établir des objectifs, définir ce que serait un état satisfaisant de la biodiversité sur son territoire, et en conséquence, devra en rendre compte, à la Convention, à ses partenaires et sa population.

 

Souhaitons que 2023 soit l’année où la France se saisisse résolument de ce cadre pour améliorer et renforcer la prise en compte de la biodiversité et se donner les moyens d’engager la transformation vers la soutenabilité. L’intervention publique est en effet indispensable dans les domaines comme le climat ou la biodiversité. C’est d’ailleurs en substance les propos qu’ont tenu les Parties prenantes qui se sont exprimées pendant la séance de clôture du segment de haut niveau, en conclusion de la Cop : que des réglementations nationales ambitieuses déclinent ce Cadre mondial afin de donner un cap, d’harmoniser les actions, de lisser les distorsions de concurrence. Tout en travaillant sur les deux leviers majeurs que sont la planification écologique et la transformation des modèles économiques, sociaux et financiers, notre pays devra aussi revoir ses valeurs et comportements pour diminuer les impacts importés liés au commerce mondial.

 

Le projet scénario de laFondation pour la recherche sur la biodiversité, combinant récits, cartes cognitives et modèles, aidera les Parties prenantes à se projeter dans un futur que nous souhaitons tous plus désirable. Outils d’exploration de futurs plausibles, les scénarios ne sont pas des prédictions, ni des constructions consensuelles de ce que le futur devrait être. Par des recueils des perceptions des acteurs sur le terrain, des mises en récits et des modélisations des trajectoires de la biodiversité, les scénarios fournissent des langages et concepts communs, afin de penser les événements passés et à venir. Ils sont ainsi des vecteurs de prise de conscience, de connaissances, d’endossement des responsabilités sur des sujets potentiellement difficiles à appréhender du fait de perspectives potentiellement négatives ou sombres. Nous espérons qu’ils aideront à développer des capacités d’anticipation, de décisions et d’organisation collective.

 

2023 démarre : meilleurs vœux et Cap sur l’action !

[Formation] Ouverture des pré-inscriptions pour la formation “Approche théorique pour l’étude de la biodiversité : lier modèles mathématiques et données” – 2023

Cette formation de cinq jours, organisée par le Cesab – Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité – de la FRB et le GdR TheoMoDive, a pour objectif de former de jeunes chercheurs et chercheuses aux techniques de modélisation mathématique (équations différentielles, Lotka-Volterra, matrices Jacobiennes, etc.) ainsi qu’à l’interface statistique entre modèles et données de biodiversité.
 
 
Cette formation sera dispensée en anglais et se déroulera du 3 au 7 avril dans les locaux du Cesab à Montpellier. Son prix est de 100 € pour la semaine – repas du midi inclus. Les frais de transport, d’hébergement et les repas du soir sont à la charge des participant(e)s. 

 

Les pré-inscriptions se font en remplissant le formulaire disponible sur la page de l’événement et se clôtureront le mercredi 8 février, à minuit (CET). Le nombre de places étant limité, les inscriptions seront confirmées en février.

 

 

Pré-inscription et programme