L’Agence internationale des énergies renouvelables a établi un plan optimiste selon lequel la production d’électricité décarbonée à partir d’énergies renouvelables devrait passer de 25 % en 2017 à 85 % en 2050. Dans le contexte de l’urgence climatique, la transition énergétique vers des sources renouvelables est essentielle pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. L’énergie éolienne terrestre, en pleine expansion, joue un rôle crucial dans cette transition.
Motivés également par les progrès technologiques, les économies d’échelle, les chaînes d’approvisionnement compétitives et l’expertise des développeurs, les coûts de l’électricité renouvelable ont nettement baissé au cours de la dernière décennie favorisant le développement socio-économique et humain.
Cependant, son développement rapide soulève des défis environnementaux, notamment en termes d’impacts négatifs sur la faune volante.
Zoom sur les impacts des installations éoliennes terrestres sur la biodiversité
Les principaux impacts des énergies éoliennes ont lieu pendant les phases de construction et d’exploitation.
La perte d’habitats causée par le défrichement d’espaces boisés lors de la phase de construction a des effets négatifs sur les espèces animales forestières.
Au cours de la phase d’exploitation, les principales perturbations des éoliennes sont dûes au mouvement du rotor, au bruit, aux vibrations, aux lumières vacillantes et à une présence humaine accrue.
Ces perturbations entraînent, chez de nombreuses espèces animales :
Trouver des solutions opérationnelles et évaluer l’efficacité de ces solutions et mesures préconisées pour minimiser les impacts de l’éolien terrestre sur la biodiversité volante est indispensable. De manière générale, les mesures recensées pour atténuer l’impact des éoliennes sur la biodiversité incluent une variété d’approches adaptées à différents contextes.
Parmi ces mesures, on retrouve :
Les solutions présentées dans cette publication ont montré une certaine efficacité dans des études spécifiques, limitées à des contextes et à des espèces particuliers.
Ce travail présente une synthèse des recommandations spécifiquement élaborées pour trois groupes d’acteurs majeurs : la communauté scientifique, les décideurs gouvernementaux et les opérateurs éoliens. Ces propositions visent à harmoniser les impératifs de transition énergétique avec la nécessité de préserver la biodiversité volante. La responsabilité des opérateurs, des aménageurs, des États ou des développeurs est de comprendre les impacts, d’en diminuer l’ampleur et de communiquer sur leurs risques et leurs dépendances à la biodiversité.
Peut-on avoir une idée des risques que nos activités, notre économie, notre bien-être, et donc nous les être-humains, encourons en raison de la perte des bénéfices, gratuits, invisibles, implicites, que nous retirons de la biodiversité ? À travers la plupart de ses activités essentielles, l’être humain tire des bénéfices et impacte de nombreux fonctionnements naturels tels que le cycle de l’eau, la pollinisation, la production alimentaire ou encore la régulation des maladies. Ces mécanismes et leurs conséquences sont multiples et complexes : impacts économiques, sociaux, sur la santé humaine, etc. Ils font l’objet de nombreuses publications scientifiques visant à mieux les comprendre et les prendre en compte.
Concernant les pratiques agricoles, la majorité des études recensées s’intéresse à l’impact des pratiques mises en oeuvre à l’échelle du paysage telles que le changement d’usage des sols, l’intensification des cultures ou de l’élevage. Les pertes de services les plus étudiées liées à ces pratiques sont les services de régulation des processus environnementaux, notamment des organismes et de pollinisation. Les conséquences de ces pertes les plus recensées sont sur des variables économiques, en particulier la productivité et les rendements agricoles, et environnementales, plus précisément la perte cumulée de services écosystémiques. La perte de services écosytémiques peut également avoir des conséquences sur la qualité des sols ou de l’eau et peut entraîner une aggravation des risques pour la santé humaine, allant de la malnutrition à l’augmentation des épidémies.
Zoom sur les lacunes de connaissances
Au niveau des pratiques agricoles. L’impact de certaines pratiques est très peu étudié, notamment l’effet du labour, de même que l’impact des systèmes de production agricole.
Au niveau des services écosytémiques. Les services d’approvisionnement (énergie, alimentation humaine et animale, ressources médicinales, biochimiques et génétiques) et d’apports immatériels (apprentissage et inspiration, expériences physiques et psychologiques, soutien identitaire) sont les moins étudiés.
Au niveau des conséquences pour les humains. Les externalités sociales et de santé sont peu présentes dans la littérature scientifique.
Dans les écosystèmes marins, au cours des cinquante dernières années, la pêche est l’activité ayant l’impact direct le plus important sur la biodiversité, que ce soit au niveau des espèces ciblées, non ciblées ou des habitats. Aujourd’hui, l’expansion de l’aquaculture vient renforcer cette pression.
Les externalités négatives étudiées liées à ces pratiques sont de natures :