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Impacts du changement climatique sur les écosystèmes et les services écosystémiques en France et recommandations pour l’adaptation de la biodiversité

Dans le cadre du volet « Adaptation au changement climatique » de la Stratégie française Energie-Climat (Sfec) l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc) propose des niveaux de réchauffement de référence auxquels la France devra s’adapter et qui seront à décliner dans l’ensemble des politiques publiques. Ces orientations doivent s’appuyer sur les éléments scientifiques disponibles sur les impacts du changement climatique des différents secteurs d’activités et sur le coût de ces impacts.

 

Ce travail, en partenariat avec le Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires (MTECT) constitue une synthèse des connaissances scientifiques les plus récentes sur l’impact du changement climatique sur la biodiversité en France, les mécanismes de réponse de la biodiversité, le devenir de la biodiversité en fonction de différents scénarios d’évolution des températures, les impacts sur les services écosystémiques à l’échelle du territoire national et des éléments pour l’adaptation des filières économiques et des écosystèmes.

Malgré la persistance de lacunes de connaissances sur les réponses des espèces et des écosystèmes, sur les interactions entre les différentes pressions qui portent sur la biodiversité, et leurs rétroactions, ainsi que sur les phénomènes de seuils ou de points de bascule des écosystèmes, l’étude identifie des recommandations pour conjuguer les différents enjeux et favoriser les synergies entre lutte contre le changement climatique et conservation de la biodiversité.

 

Traiter conjointement les enjeux climat et biodiversité permet d’identifier les actions doublement vertueuses et d’évaluer les risques de mal-adaptation et d’aggravation que certaines solutions uniquement centrées sur le climat peuvent entrainer sur la biodiversité, questionnant leur durabilité dans une vision plus holistique et à plus long terme.

 

Pour cela la synthèse met en avant les Solutions fondées sur la nature (SFN) ou autres approches basées sur les écosystèmes propres à conjuguer ces deux enjeux, mais également des recommandations sur les besoins d’adaptation, naturelle ou assistée, de la biodiversité face aux changements à venir, ainsi que sur les dimensions législatives et réglementaire à faire évoluer pour que la politique française « s’adapte » elle-même à ces enjeux croisés.

 

La synthèse de connaissances est disponible dans les ressources téléchargeables ci-dessous.

 

 

 

MESSAGES CLÉS

 

  • Des lacunes de connaissances sur les réponses et dynamiques de la biodiversité ne doivent pas être un frein à l’action mais au contraire une indication sur les précautions à prendre permettant d’anticiper l’amplitude des changements potentiels à venir. Des dégradations des conditions sont déjà observables et risquent de s’aggraver avec l’évolution de la pression climatique : hausse des évènements climatiques extrêmes, changement des conditions régionales ou locales, acidification des océans, perturbations des relations trophiques.

 

  • La perte de biodiversité aggrave le changement climatique qui en retour dégrade la biodiversité qui perd ses facultés d’adaptation, y compris aux autres fluctuations de l’environnement. La pression de sélection sur les espèces réduit également leur diversité génétique. Et s’il y a ici un cercle vicieux évident, on peut aussi percevoir le cercle vertueux des co-bénéfices entre biodiversité et climat : la biodiversité n’en est pas seulement une victime, elle peut, et doit, aussi être une solution pour atténuer le changement climatique et s’y adapter.

 

  • Le changement climatique exacerbe les défis de conservation si les espèces perdent les conditions climatiques appropriées dans les zones actuellement protégées et qu’aucun remplacement pour ces zones protégées ne peut être crée ou si des espèces à valeur économique subissent la double pression de la demande humaine et du climat. L’absence ou la pauvreté des continuités écologiques est ainsi la première cause limitant l’adaptation des espèces au changement climatique.

 

  • La France, qu’elle soit métropolitaine ou ultramarine, est et sera affectée par les effets du changement climatique sur la biodiversité et les services écosystémiques : augmentation des évènements extrêmes, hausse des dommages annuels et du nombre de personnes exposés aux conséquences du changement climatique et de la perte de services. La relation biodiversité-services n’est pas linéaire et la perte de services peut être amplifiée par rapport à cette perte de biodiversité.

 

  • Parmi les différentes recommandations opérationnelles identifiés dans la littérature scientifique, 3 actions sans regret majeur peuvent servir de principes pour soutenir l’adaptation des écosystèmes au changement climatique :

    • Assurer la préservation des espaces à fort enjeu de biodiversité par un réseau d’aires protégées connectées ;

    • Maintenir et restaurer les processus qui génèrent l’hétérogénéité dans les habitats, les gènes et les communautés pour maintenir des options écologiques pour l’avenir ;

    • Diminuer les pressions anthropiques qui aggravent les effets du changement climatique.

[Actualité] Atelier de travail désertification, climat, biodiversité : Le rôle des terres dans l’agenda du développement durable

Les trois conventions environnement (sur la diversité biologique, le changement climatique et la lutte contre la désertification) abordent la question des terres avec des prismes qui peuvent masquer des effets délétères indirects, car elles sont basées sur des « séparations scientifiques », des silos politiques. L’enjeu est grand, car aujourd’hui 25 % des éco régions ont moins d’1 % d’intégrité écologique et 65 % ont moins de 5 % d’intégrité écologique. Par ailleurs, la conscience politique du problème progresse : les États Parties de la convention des Nations unis sur la désertification ont signalé qu’un cinquième de toutes les terres, soit plus de 2 milliards d’hectares, est désormais considéré comme dégradé. Si cette dégradation se poursuit à un rythme similaire, il y aura près d’un milliard d’hectares supplémentaires de terres dégradées d’ici à 2030, ce qui équivaut au total mondial des engagements actuels de restauration des pays.

 

L’atelier organisé, avec le soutien du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), Ministère de la Transition écologique (MTE), Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (Mesr), de l’AFD et de Montpellier Méditerranée Métropole, par le Comité scientifique Français de la Désertification, avait pour objectifs de discuter de cette question des terres avec les membres de l’interface science politique (SPI) de la Convention sur la désertification, des experts impliqués dans les travaux du Giec et de l’Ipbes, des décideurs politiques, des ONG, des étudiants et des chercheurs.

 

Hélène Soubelet, directrice de la FRB, en tant que membre du Comité français sur la désertification, a participé à cette journée en organisant et animant la table ronde sur les cadres, visions communes, les complémentarités et les dissenssus entre les trois interfaces politiques en appui des Conventions climat, biodiversité et désertification. Nichole Barger, co-présidente de l’interface science politique sur la désertification, Youba Sokona, co-auteur de plusieurs rapports du Giec et vice-président du sixième cycle et Fabrice de Clerck, co-auteur de plusieurs évaluations Ipbes, ont échangé sur deux aspects : les messages clés de ces instances relatifs aux terres et les outils et solutions pour préserver, restaurer, utiliser durablement les terres.

 

 

Les éléments principaux de la table ronde sont d’une part que l’objectif de neutralité de la dégradation des terres ne pourra être obtenue qu’en prenant en considération les besoins des populations locales et leurs valeurs différentes. De part et d’autre du spectre, certains considérant la terre comme faisant partie de leur famille, de leurs amis, et de l’autre, certains considérant les terres comme un substrat inerte utilisable sans limite par leurs propriétaires ou leurs gestionnaires.

 

Donner des alternatives, en particulier pour le secteur le plus impactant, l’agriculture qui porte en son sein des problèmes, lorsqu’elle est focalisée sur les rendements et des solutions, lorsqu’elle considère plusieurs enjeux, comme la production de nourriture, la santé humaine, le stockage du carbone, la préservation de la ressource en eau. Le type d’écosystème le plus grand au niveau mondial sont les agrosystèmes. Il faut donc impérativement se saisir des pratiques agricoles.

 

La question des compromis entre les droits individuels à l’échelle locale et les droits collectifs à l’échelle globale doit également être traitée. Les conventions, les connaissances scientifiques peuvent arriver à des consensus sur des objectifs globaux : restaurer 30 % de la nature, préserver 50 % de la biosphère, changer de régime alimentaire.

 

À travers une approche ARTistique un cadre d’action peut être proposé :

 

A : Avoid degradation (éviter la dégradation) ;

R : Restore intactness (restaurer l’intégrité) / Regenerate ecological fonctions (regénérer les fonctions écologiques) / Reduce pressure, pesticides, soil sealing, overconsomption (Réduire la pression, les pesticides, l’imperméabilisation des sols, la surconsommation) ;

T : Transforme socio-economical systems and socio-ecological systems (transformer les systèmes socio-économiques et socio-écologique).

 

 

Il est urgent que les trois conventions, qui travaillent sur des enjeux communs avec trois entrées différentes, se mettent à délivrer des messages communs qui seront plus faciles à intégrer sur les territoires. Une des clés serait peut-être de travailler sur des systèmes qui sont mieux connus des acteurs sur le terrain : l’alimentation, l’urbanisme, l’énergie, les infrastructures, plutôt que sur le système climatique, les écosystèmes, le management des terres.

 

La journée s’est poursuivie par des échanges puis des ateliers sur trois sujets dans la cadre de la préparation des futurs travaux de la convention sur la désertification : les systèmes d’utilisation durable des terres, les tempêtes de sable et de poussière et l’aridité (voir ci-dessous).

 

Utilisation durable des terres

La question foncière découle d’une vision instrumentale : ignorant ce qui relève des inégalités et des visions silencieuses, d’asymétrie de pouvoir.

 

La gouvernance est en effet une question socio politique, de contrôle territorial, de droit différentié, de gestion des conflits. Situation de blocage foncier, historique. Elle est le résultat des actions d’acteurs en position de pouvoir, quelle qu’en soit la source. Ceux qui ont intérêt à investir dans la restauration peuvent ne pas être ceux qui détiennent les droits sur les terres. Or les droits fonciers locaux peuvent être légitimes sans être légaux. La gestion décentralisée du foncier permet de redonner des droits aux populations locales.

 

La notion de neutralité est souvent méconnue ou ignorée au niveau local alors qu’elle est bien décryptée au niveau international. La neutralité n’est pas non plus un objectif des politiques sectorielles de l’agriculture, de l’énergie, de l’urbanisme etc.

 

Le facteur humain est une donnée complexe de l’équation avec des questions de genre, de droits humains, d’anthropologie, de populations autochtones et locales.

 

Il est sans doute plus efficace de s’intéresser aux communs qu’aux terres seules, sortir de la seule restauration, mais considérer l’évitement et la réduction des impacts. L’agroécologie offre une plus grande résistance aux aléas climatiques et devrait être mieux pris en compte par les travaux sur la désertification.

Tempêtes de sable et de poussière 
Certaines situations météorologiques génèrent des vents forts qui mobilisent les sables et les poussières des sols nus et secs (taux d’érosion des plus élevés) et les transfèrent via l’atmosphère sur des territoires éloignés, à distance des sources. Ce sont des évènements de très grande ampleur qui impactent les sols d’origine (perte de substrat), les sols d’arrivés (fertilisation), la santé des populations (pollution) et la société (moindre visibilité et donc ralentissement de certaines activités). Ces phénomènes ont donc des effets positifs et négatifs de transferts de matières d’un écosystème à un autre. Les activités humaines, en particulier agricoles, peuvent aggraver ces tempêtes en dégradant les sols, par exemple surpâturage ou surfaces cultivées.
Aridité

L’aridité est un phénomène long (contrairement à la sécheresse qui peut être ponctuelle). Elle a deux composantes, la demande de l’atmosphère et la disponibilité en eau. Avec des températures qui augmentent, la demande atmosphérique augmente, on estime que pour chaque degré de plus, l’humidité de l’air augmente de 7 %. Plusieurs phénomènes agissent en synergie ou en antagonisme. Lorsque le CO2 augmente, les plantes sont plus efficaces à capter l’eau, mais elles évapotranspirent plus. Par ailleurs, la température contrôle l’ouverture des stomates qui se ferment en condition chaude et donc captent moins de C02, ce qui diminue la photosynthèse, la production de sucres diminue, ce qui peut entrainer des mortalités. 

 

Les tendances futures montrent un assèchement (en particulier au sud de la France, aux USA, en Afrique du sud et à Madagascar). Le Sahel, le Sahara, l’Inde, l’Océanie présentent des tendances opposées. Il y a des régions où il existe des désaccords entre les modèles et les observations, lorsqu’il y a des problèmes dans les données, en particulier en Afrique. Les variabilités naturelles sont fortes. En Ethiopie, la variabilité naturelle a conduit à deux ans sans précipitation.

 

L’eau ne disparait pas, elle se déplace (Human caused long term changes in global aridity. Chai et al., 2021), la biodiversité, elle, disparait (Bar On, 2018).

 

À Propos

 

>> Le Conseil scientifique français sur la désertification (CSFD) a été créé en par les ministères chargés des affaires étrangères et de l’environnement afin d’apporter un appui scientifique et technique aux négociations internationales dans le cadre de la Convention sur la désertification.

+ d’infos

 

 

>> L’Interface science-politique (SPI) de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification a été créée en 2013. Elle est composée de scientifiques indépendants sélectionnés au niveau mondial, de scientifiques indépendants nommés au niveau régional, de décideurs politiques et d’observateurs. Le SPI s’efforce de traduire les données scientifiques actuelles en recommandations pertinentes pour les politiques. Il a par exemple défini le cadre scientifique de la Dégradation neutre des terres. Le SPI collabore avec d’autres groupes et organes scientifiques. Il procède également à l’évaluation d’autres évaluations scientifiques (Ipbes, Giec, ITPS). Son programme de travail est déterminé par le Comité de la science et de la technologie (CST) de la Convention.

+ d’infos 

 

 

 

La stratégie climatique de l’Union européenne s’apprête à accroître la déforestation à l’échelle mondiale

Pour éviter un changement climatique catastrophique ainsi que la perte de biodiversité, la science du climat nous avertit que l’humanité doit cesser de transformer les forêts en terres agricoles, car ce processus libère du dioxyde de carbone et détruit les habitats.

 

Pourtant, à mesure que la population mondiale, les revenus et la consommation de viande augmentent, les terres agricoles s’étendent à un rythme toujours plus effréné. L’Europe a contribué à cette déforestation en externalisant son approvisionnement en denrées alimentaires et autres produits agricoles.

 

Malheureusement, la stratégie climatique « Fit for 55 » [paquet législatif visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 %] de l’Union européenne s’apprête à étendre l’empreinte de l’Europe et à accroître la déforestation à l’échelle mondiale. C’est pourquoi un groupe de scientifiques de toute l’Europe appelle le Parlement européen à modifier le plan par des amendements raisonnables (certains sont déjà adoptés par un de ses comités). 

 

 

Lire la tribune en entier

 

 

Auteurs :

  • Denis Couvet, professeur au Muséum national d’histoire naturelle, président de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité et membre de l’Académie d’agriculture de France ;
  • Wolfgang Cramer, directeur de recherche CNRS à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (Aix-Marseille Université) et membre de l’Académie d’agriculture de France ;
  • Timothy D. Searchinger, chercheur à l’université de Princeton (New Jersey).

Energies renouvelables : quels impacts des installations de production sur la biodiversité ?

Afin d’accompagner la transition énergétique et de répondre aux enjeux énergétiques et de développement durable, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), en partenariat avec TotalEnergies, a réalisé un état de l’art des impacts des installations de production d’énergies renouvelables sur la biodiversité : l’éolien et particulièrement l’éolien offshore, le photovoltaïque, le biogaz et l’hydrogène.

 

Les 5 grands facteurs de perte de biodiversité identifiés par l’Ipbes ont ainsi été pris comme cadre d’analyse pour identifier les connaissances issues de la communauté de recherche sur les impacts de ces installations sur la biodiversité : changement d’occupation des sols, exploitation des espèces, pollutions, changement climatique et espèces exotiques envahissantes. Ces impacts surviennent à différentes échelles, que cela soit au niveau de l’individu (perturbations, blessures ou mort), des populations, des espèces et des communautés.

 

Dans un second temps, ce travail se penche sur les manques de connaissances concernant ces impacts et sur les pistes de recherche qui permettraient de les combler, ainsi que sur les solutions et bonnes pratiques permettant d’éviter, réduire ou compenser ces impacts. 

 

Dans les ressources ci-dessous, vous trouverez ainsi une fiche sur chaque type de d’énergies renouvelables décrites dans l’étude ainsi qu’une synthèse sous forme de prospective. 

 

Pour aller plus loin 

>> Consulter  les ressources bibliographiques associées à ce travail. 

>> Consulter la synthèse bibliographique de cette étude. 

Les récifs coralliens cernés par les impacts anthropiques et les changements globaux

Du 9 au 11 février s’est tenu à Brest le premier One Ocean Summit, un sommet international qui a permis de concrétiser des engagements en faveur de la protection des mers et des océans. Les écosystèmes marins sont en effet menacés à la fois par des facteurs globaux (tels que le réchauffement de l’eau et l’acidification des océans), mais aussi par des facteurs locaux (tels que la pêche, la pollution lumineuse ou encore la navigation). Les facteurs de pression étant directement associés aux activités humaines, les écosystèmes les plus éloignés des humains devraient intuitivement subir moins d’impacts et constituer des refuges plus sûrs pour la biodiversité. Cette idée est d’ailleurs confortée par plusieurs études scientifiques qui démontrent l’existence d’une corrélation claire entre l’état des écosystèmes et leur distance par rapport aux grandes villes (Figure 1). Pour cette même raison, les zones les plus éloignées sont aussi considérées comme des réservoirs potentiels de biodiversité qui peuvent préserver les écosystèmes en cas d’extinction importante.

 

Fig1_Score_Reef_Strona_2021

Figure 1. L’impact des activités anthropiques, ou leurs conséquences (tels que la pêche, la pollution) sur les communautés des poissons des récifs coralliens diminue avec l’éloignement aux activités humaines. Chaque point correspond à une zone de récifs coralliens à une résolution spatiale de 1 × 1 degré de latitute/longitude. Modifié de Strona et al. 2021b (CC BY 4.0).

 

 

Cependant, des études menées au sein du projet de recherche Score-Reef, co-financé par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) à travers son Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab), l’Office français de la biodiversité (OFB) et le Ministère de la transition écologique (MTE), montrent que la réalité est tout autre lorsque l’on prend en compte la dépendance des poissons vis-à-vis des récifs coralliens.

 

Les solutions fondées sur la nature : comment optimiser les politiques climat et biodiversité ?

>> Pour aller plus loin :

Note du CS – Avis du Conseil scientifique de la FRB sur les « solutions fondées sur la nature »

 

 

SFN

Les Solutions fondées sur la nature représentent un concept englobant
diverses approches fondées sur les écosystèmes2.

 

 

Les solutions fondées sur la nature peuvent être distinguées selon la typologie suivante :

  • Intervention nulle ou minimale dans les écosystèmes, avec pour objectif de maintenir ou d’améliorer le bénéfice tiré des services écosystémiques.
  • Gestion durable des écosystèmes et des paysages pour optimiser de manière ciblée certains services écosystémiques.
  • Gestion des écosystèmes de manière très intrusive ou création de nouveaux écosystèmes pour maximiser certains services écosystémiques.

 

 

 

FRB_Figure_solutions_fondées_sur_la_nature

Figure : Représentation schématique des différentes approches
dans les solutions fondées sur la nature3.

 

 

Trois grands types de solutions sont définis, selon le niveau d’ingénierie ou de gestion appliqués à la biodiversité et aux écosystèmes (axe horizontal), et le nombre de services fournis, de groupes d’acteurs ciblés et le niveau probable de maximisation des services ciblés fournis (axes verticaux). Des exemples de solutions fondées sur la nature sont fournis pour les différents types. Les étiquettes des axes sont interchangeables : il ne faut pas voir le type 3 comme “meilleur” que le type 1. Les trois types sont complémentaires.

 

 

Biodiversa+, le réseau européen de financement de la recherche sur la biodiversité et les solutions fondées sur la nature, est impliqué dans le développement de NetworkNature, une plateforme européenne et mondiale qui permet à toutes les parties intéressées d’accéder et de contribuer à des connaissances et à des compétences de pointe et innovantes sur les solutions fondées sur la nature. Biodiversa+ finance également des projets de recherche sur ces thématiques. 4 exemples sont proposés ci-dessous. 

 

 

D’après les exemples présentés ci-dessous, nous constatons que de nombreux exemples d’actions destinées à arrêter, ralentir ou inverser la perte de biodiversité peuvent simultanément ralentir de manière significative le changement climatique anthropique. Toutefois, il existe des exceptions importantes à une relation positive entre la préservation de la biodiversité et l’atténuation du climat. Par exemple, il a été démontré que la réduction de la fréquence des incendies de forêt, peut réduire considérablement la biodiversité en raison de la dépendance de nombreuses espèces sauvages à ce type de perturbations cycliques. La réintroduction d’espèces animales clés dans le cadre des efforts de ré-ensauvagement peut également réduire les stocks de carbone par une augmentation de la prédation ou du pâturage.

La régénération naturelle des paysages arborés : la meilleure stratégie pour lutter contre le changement climatique et restaurer les écosystèmes ?

Malgré les gros titres et les sommes importantes consacrées aux projets de plantation massive d’arbres qui promettent de lutter contre la désertification, la méthode la plus efficace consiste peut-être à créer un environnement facilitant arrivée, germination et essor des arbres indigènes.

En effet, les principaux succès en termes de plantation d’arbres sont observés dans les plantations commerciales pour la récolte du bois, et non pour la restauration des terres dégradées. Les grands et coûteux projets de plantation d’arbres en vue de la restauration des terres se poursuivent cependant, alors que l’idée de régénérer naturellement des arbres qui sont pris en charge par les communautés locales est peu développée car trop peu de gens connaissent son histoire et ses réussites.

 

Au travers de cette synthèse (téléchargeable dans les ressources ci-dessous) d’un article scientifique, découvrez l’histoire de cette méthode, les réussites permises et les évolutions en cours dans les pratiques et financements internationaux.

[Journée FRB 2021] Agir en faveur de la biodiversité – Osons les changements transformateurs !

 

Il est désormais clair que la biodiversité est au cœur des débats sociétaux et de l’agenda politique planétaire. Son avenir et les actions à mettre en œuvre pour enrayer son déclin demandent plus d’ambition. Réunie au sein de l’Ipbes, pour plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, l’expertise scientifique internationale appelle désormais à des changements transformateurs. C’est-à-dire, des changements profonds de nos modes de vie et de consommation qui passent par la réorganisation fondamentale des facteurs économiques, sociaux et technologiques qui les régissent. 

 

 

Concrètement, quels sont-ils et comment les mettre en place ?
Qu’impliquent-ils pour les acteurs publics et privés, les décideurs politiques et économiques ? Quelles actions sont déjà menées ? Pour quels résultats ?

 

 

L’objectif est d’emprunter des trajectoires pensées de manière globale, intégrant à la fois les enjeux alimentaires, énergétiques, climatiques et environnementaux. Ainsi, consommer local, passer à une comptabilité environnementale, réinventer ses processus industriels, changer de modèle de gouvernance, repenser l’urbanisation de nos villes, sont autant d’exemple de mesures leviers à mettre en œuvre.

 

À l’occasion de la Journée FRB 2021, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité s’empare de ce sujet. Elle souhaite ainsi mettre en lumière les fondements scientifiques et les enjeux pour la recherche, articulant sa réflexion à partir d’ateliers menés en amont avec son Conseil scientifique et son Conseil d’orientation stratégique. Alors que l’Ipbes vient d’annoncer le lancement d’un rapport sur le sujet, la FRB propose un espace de dialogue aux chercheurs et acteurs, publics et privés, de la société afin de mieux en comprendre les contours pour oser les changements transformateurs. 

 

 

[Plénière Ipbes] En route vers la huitième session

L’Ipbes (la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) avait beaucoup fait parler d’elle lors de la 7e session plénière de ses États membres, qui s’était tenue à Paris en avril-mai 2019. Elle y avait notamment adopté sa première évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques, qui a largement contribué à l’attention croissante accordée aux enjeux de biodiversité ces deux dernières années. Après une “année blanche” en 2020, l’Ipbes organise sa 8e session en juin 2021, qui se déroule exclusivement en ligne, situation sanitaire oblige.

 

 

Plénière de l’Ipbes, huitième session : 

 

Les deux principaux sujets à l’ordre du jour de cette plénière sont l’approbation de deux documents  :

 

  • Le rapport de cadrage de l’évaluation dite “nexus, qui concerne les liens d’interdépendance entre la biodiversité, l’eau, l’alimentation, la santé, l’énergie et le changement climatique en vue d’orienter l’élaboration des politiques et des mesures permettant de répondre de manière intégrée aux objectifs de développement durable.

 

  • Le rapport de cadrage de l’évaluation dite sur “les changements transformateurs”, dont l’objectif est de comprendre et d’identifier les facteurs des sociétés humaines (dimensions comportementales, sociales, culturelles, économiques, institutionnelles, techniques et technologiques) qui peuvent être mis à profit pour provoquer un changement transformateur1 en vue de la conservation, de la restauration et de l’utilisation rationnelle de la biodiversité.

 

 

Ces rapports de cadrage constituent la commande passée par les États membres de l’Ipbes auprès des groupes d’experts pour les deux prochaines évaluations inscrites au programme de travail de l’Ipbes. Celles-ci se dérouleront respectivement sur 5 et 3 ans. L’adoption de ces documents en plénière participe à la priorisation des attendus et des sujets majeurs qui devront être abordés par l’Ipbes dans ses travaux.

 

La plénière examine également un rapport concernant la collaboration entre l’Ipbes et le Giec, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, et un document sur le travail des “équipes spéciales” de l’Ipbes, des groupes transversaux permettant de renforcer les capacités et l’efficacité de la plateforme, de consolider les bases de connaissances et de soutenir les décisions politiques.

 

 

Du 3 au 9 juin : les Stakeholder Days

 

Cet évènement (en anglais) a rassemblé les parties prenantes de toutes les régions du monde, afin de favoriser les échanges et la coopération avec l’Ipbes.

 

Un récapitulatif des faits marquants et du programme de travail de l’Ipbes a été présenté. Les Stakeholder Days permettent aux parties prenantes de connaître davantage la manière dont elles peuvent s’impliquer dans le processus Ipbes et l’organisation du travail qui leur est demandé en préparation de la plénière.

Le travail effectué par le réseau ouvert des parties prenantes (ONet) et le forum international des autochtones sur la biodiversité et les services écosystémiques (IIFBES) ont été présentés. Les parties prenantes connectées ont également pu contribuer à l’élaboration des déclarations des parties prenantes, faites au cours de la plénière, en réaction au programme de travail de l’Ipbes. + d’infos

 

 

___________

1 Réorganisation en profondeur à l’échelle du système de l’ensemble des facteurs technologiques, économiques et sociaux, y compris des paradigmes, des objectifs et des valeurs.

[Atelier Cos-Ipbes] Appel à relecture externe de l’évaluation Ipbes concernant l’utilisation durable des espèces sauvages

Important – Pour participer à cet atelier, vous devez obligatoirement : 

  • Être membre du Conseil d’orientation stratégique (Cos) de la FRB ;
  • Être inscrits en tant que relecteur du projet d’évaluation (+ d’infos).

 

Cet atelier prendra la forme d’un World Café pour faciliter le dialogue et le partage de connaissances et d’idées. Vous aurez l’opportunité lors de cet atelier de contribuer à la réalisation de ce rapport, en apportant vos connaissances pratiques et techniques, et vos savoirs locaux et traditionnels. Il vous sera proposé de travailler sur le « résumé pour décideurs », document de référence produit par l’Ipbes et résumant l’évaluation. Il s’adresse, au-delà des décideurs publics, aux décideurs privés (monde de l’entreprise, associatif, ou à titre individuel). 

 

 

Déroulé de l’atelier :

  • Présentation des modalités de la relecture ;
  • Échanges et dialogues entre participants ;
  • Formulation des commentaires sur le résumé pour décideurs ;

 

Si vous souhaitez participer à cet atelier, merci de vous inscrire au plus tard le 30 avril 2021.

 

 

Inscription

 

 

+ d’infos :

Indicateurs et outils de mesure : évaluer l’impact des activités humaines sur la biodiversité ? La FRB présente ses recommandations

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) s’est emparée de cet enjeu et publie, en collaboration avec l’Office français de la biodiversité (OFB), un rapport compilant les résultats d’une enquête menée auprès des parties prenantes, d’une évaluation scientifique d’outils de mesure intégratifs, d’ateliers réunissant acteurs et concepteurs d’outils, ainsi que les échanges issus d’un colloque.

 

À la lumière de ces travaux, la FRB propose trois constats et une série de recommandations visant à améliorer ces indicateurs et leur appropriation par les acteurs :

 

  • Les questions liées à la biodiversité tiennent compte à la fois de la diversité de ses dimensions, de la complexité du fonctionnement du vivant et de la multiplicité des enjeux sociaux associés. Il ne peut, de ce fait, pas exister d’indicateur unique tel que l’équivalent carbone développé dans la lutte contre le changement climatique.

 

  • Deuxième constat, des outils existent d’ores et déjà. Sept indicateurs et outils de mesure utilisés par le monde économique, la société civile, à l’échelle internationale, sont comparés, dégageant leurs forces et leurs faiblesses. Les acteurs s’en emparant doivent s’en servir tout en ayant conscience de leurs limites, et en dialoguant avec les concepteurs pour les améliorer.

 

  • Troisième constat, des indicateurs et outils sectoriels sont également essentiels, permettant ainsi des comparaisons au sein de ces mêmes secteurs. De tels instruments doivent venir en complément d’outils de mesure intégratifs.

 

L’ampleur du travail restant à accomplir est importante, mais il est nécessaire de progresser rapidement alors que la question des indicateurs est au cœur de la préparation de l’agenda post-2020 et des engagements de la future COP 15. Concepteurs, chercheurs et acteurs doivent y travailler de concert. À ce titre, la FRB met en avant une série de recommandations, de démarches à adopter pour améliorer les indicateurs et outils de mesure existants et mieux intégrer la complexité du vivant et de nos relations au sein de ce vivant. Parallèlement, et de manière pragmatique, une veille sur la pertinence et la qualité des différents indicateurs et outils de mesure serait utile à l’ensemble des acteurs.

 

De son côté, l’OFB au travers de ses programmes de mobilisation des acteurs économiques, associatifs et institutionnels intitulés « Engagés pour la Nature » accompagne l’ensemble des parties prenantes et les encourage à agir.

 

« Entreprises Engagées pour la nature – Act4nature France » regroupe d’ores et déjà plus d’une centaine d’entreprises, de toutes tailles, opérant dans des secteurs d’activités et des territoires variés qui au travers des plans d’actions déploient des actions concrètes afin de faire évoluer leurs modèles d’affaire en y intégrant des enjeux de biodiversité.

 

« Partenaires engagés pour la nature » a permis de valider l’engagement de réseaux et fédérations professionnelles ainsi que d’associations qui se mobilisent afin de former et d’outiller leurs adhérents au travers la mise en partage de bonnes pratiques.

 

 

Consultez le rapport complet

[Expertise et synthèse] Indicateurs et outils de mesure : évaluer l’impact des activités humaines sur la biodiversité ?

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) s’est emparée de cet enjeu et publie, en collaboration avec l’Office français de la biodiversité (OFB), un rapport compilant les résultats d’une enquête menée auprès des parties prenantes, d’une évaluation scientifique d’outils de mesure intégratifs, d’ateliers réunissant acteurs et concepteurs d’outils, ainsi que les échanges issus d’un colloque.

 

 

En savoir plus

Indicateurs et outils de mesure : évaluer l’impact des activités humaines sur la biodiversité ?

Des indicateurs de biodiversité et outils de mesure ont été développés dès les années 1990. Trois décennies plus tard, où en est-on ? Peut-on désormais répondre aux attentes fortes des acteurs de la société et des conventions nationales et internationales ? Et pour aller plus loin, que penser des analyses de cycle de vie, des labels de pratiques durables, en termes de pêche, déforestation, etc. ?

 

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) s’est emparée de cet enjeu et publie, en collaboration avec l’Office français de la biodiversité (OFB), un rapport compilant les résultats d’une enquête menée auprès des parties prenantes, d’une évaluation scientifique d’outils de mesure intégratifs, d’ateliers réunissant acteurs et concepteurs d’outils, ainsi que les échanges issus d’un colloque.

 

Le rapport complet ainsi que l’annexe avec les évaluations scientifiques de sept indicateurs et outils de mesure sont disponibles dans les ressources téléchargeables.

[Conférence] Lancement des projets de l’appel à projets BiodivERsA « Biodiversité et changement climatique »

Au terme de cet appel qui visait à promouvoir des projets de recherche mêlant excellence scientifique et pertinence politique et sociétale, 21 projets ont été financés pour un montant de plus de 25 millions d’euros.

 

BiodivERsA organise le 5 mai prochain de 13h à 18h la conférence de lancement de ces projets. Participez à cette conférence et  découvrez les 21 projets financés. 

 

 

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+ d’infos :

 

[FRB-Cesab / CIEE] Les écosystèmes de la Terre à une époque de changement planétaire : six écologistes discutent des défis et des solutions

Le centre de synthèse canadien CIEE-ICEE a organisé avec l’aide du Cesab de la FRB, l’Ambassade de France à Vancouver et l’Université de British Columbia une conférence d’1h30 le mercredi 7 avril 2021 à 16h00 PT (Pacific Time) – 01h00 heure française.

 

Les six panélistes de « Les écosystèmes de la Terre à une époque de changement planétaire : six écologistes discutent des défis et des solutions » sont Bastien Mérigot (Université de Montpellier) – porteur du projet FRB-Cesab / CIEE Fishglob, Nicolas Loeuille (Sorbonne Université), Shawn Leroux (Memorial University of Newfoundland), William Cheung (University of British Columbia), Nancy Shackell (Bedford Institute of Oceanography) et Isabelle Gounand (Sorbonne Université) – porteur du projet FRB-Cesab / CIEE Red-Bio.

 

Vous pouvez dès à présent visionnez la conférence ci-dessous (en anglais).

 

[Enquête] Avec quelle nature souhaitez-vous vivre ?

Quelques minutes seulement vous seront nécessaires pour parcourir les quatre parties de cette enquête qui questionne différents aspects de nos perceptions dont notamment, les émotions induites via des photographies de paysages.

 

L’enquête s’intéresse à la fois à la nature dans laquelle nous vivons mais également celle à transmettre, à préserver.

 

 

 

 

Ses principaux objectifs sont de :

  • relever les perceptions et représentations des individus pour mieux les comprendre ;
  • comprendre comment les individus fonctionnent ;
  • trouver dans les réponses des individus des leviers pour changer nos comportements.

 

 

Participer à l'enquête

 

 

Cette enquête aura cours jusqu’au congrès UICN en septembre prochain. Une partie des résultats sera diffusée d’ici la fin de l’été 2021 et une restitution finale des résultats sera publiée en 2022. Merci pour vos réponses et n’hésitez pas à relayer au plus grand nombre.

 

 

Ce projet à été élaboré grâce à la mobilisation des membres du club 5, en particulier Manuelle Rovillé (Les petits débrouillards), Dupuis Louis (Apesa), Hélène Leriche (Orée)et Alix Cosquer (Cefe Cnrs).

[Conférence] Une seule santé, en pratique ?

Covid-19, un an après ?

 

Quels enseignements tirer de cette pandémie qui questionne nos manières de vivre et de travailler, notre définition du progrès, notre manière d’appréhender la part sauvage du monde et aussi l’Autre, dont les activités aux quatre coins du monde impactent notre vie ?

 

Un an plus tard, la conférence « Une seule santé, en pratique ? » organisée par l’ENSV-FVI VetAgro Sup en collaboration avec France Nature Environnement (FNE), la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB), l’Association Santé Environnement France (ASEF), Humanité et Biodiversité (H&B), la Fédération des Syndicats Vétérinaires de France (FSVF), alimentera les réflexions autour de cette crise : Peut-on anticiper et prévenir les pandémies ? Comment s’engager et être acteur.ric.e d’une transformation des modèles de sociétés ? Économie, préservation de la santé et de l’environnement sont-ils conciliables ?

 

En tant que crise, la Covid-19, comme le dernier épisode de grippe aviaire, a éclairé comme rarement les défis à venir qui nous obligent à repenser les liens entre notre santé, celle des autres espèces vivantes et celle des écosystèmes. Penser globalement la santé du vivant amène à reconsidérer nos systèmes de prévention, de soin et de santé, nos économies (notamment agricoles), notre rapport à l’environnement et aux milieux, mais aussi l’action publique et ses frontières.

 

 

Regarder la conférence en replay

[Sciences pour l’action] Les rencontres prospectives sont dédiées cette année aux territoires ultramarins

Organisées en visioconférence par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), en partenariat avec l’Office français de la biodiversité (OFB) et le ministère de la Transition écologique, ces Rencontres visent à rassembler en ateliers différents acteurs (chercheurs, responsables de politiques publiques, acteurs de terrain, etc.) afin d’élaborer une série de recommandations grâce à une méthodologie basée sur la démarche prospective.

 

 

Pour cette édition, trois thèmes ont été identifiés :

  • le développement économique endogène respectueux de la biodiversité ;
  • les fonctionnalités du continuum terre-mer et l’aménagement du territoire ;
  • les liens Humain-Nature et la protection de la biodiversité.

 

 

Les recommandations issues de ces échanges devraient être publiées dans les mois à venir, à l’instar de celles issues des Rencontres de 2018 et 2017. Nous vous invitons à découvrir la vidéo d’ouverture de l’édition 2020.

 

 

Consulter les recommandations des rencontres précédentes :

  • Rencontres 2018 : santé et biodiversité ; culture et biodiversité ; sols et questions foncières ;
  • Rencontres 2017 : biodiversité et solidarité écologique ; littoral et adaptation : solutions fondées sur la nature ; valorisation et restauration de la biodiversité et biodiversité et politiques énergétiques : cas de la biomasse forestière.

[Publications] Aires protégées : retrouvez les actes de la Journée FRB et la Note du CS sur la SNAP

Alors que la Startégie nationale pour les aires protégées (Snap) vient d’être publiée, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité vous propose de découvrir les actes de la Journée FRB 2020 sur la thématique « Les aires protégées peuvent-elles sauver la biodiversité au XXIe siècle ? ».

 

Cette journée a permis d’expliciter les bénéfices socio-économiques des aires protégées et constitué un espace de dialogue entre chercheurs, décideurs politiques et acteurs de la société. 

 

Sur le même sujet

[BiodivERsA] Une note d’orientation BiodivERsA basée sur les résultats du projet SPONFOREST

La note d’orientation sur “Comment l’expansion spontanée des forêts en Europe peut offrir des avantages rentables aux population” présente des informations sur la façon dont l’expansion spontanée des forêts peut offrir une solution fondée sur la nature économique et une mesure d’atténuation du climat. Elle présente des preuves des bénéfices de l’expansion spontanée des forêts (ESF), ainsi que sur la façon dont elle est perçue par les citoyens à travers l’Europe et comment son potentiel peut être pleinement exploité. Cette note d’orientation appelle également à une meilleure reconnaissance de l’expansion spontanée des forêts dans les contextes de politique et de gestion, afin de mieux saisir les opportunités qu’elle offre pour contribuer à de multiples objectifs politiques ou de gestion, en particulier dans le contexte de la future stratégie forestière de l’UE.

 

 

Principales recommandations :

 

  • Les politiques sectorielles concernées telles que celles sur la biodiversité, le climat, l’agriculture et l’aménagement rural, ou la foresterie pourraient considérer l’ESF comme une option politique à tous les niveaux de gouvernance, tout en tenant compte des synergies et des compromis nécessaires entre les différents types de contributions aux populations.
  • Les décideurs pourraient mieux considérer les opportunités offertes par l’ESF en tant que solution fondée sur la nature économique et permettant de soutenir des objectifs politiques multiples
  • Les décideurs, les aménageurs et les scientifiques pourraient reconnaître les jeunes forêts spontanées comme une catégorie distincte d’utilisation des terres afin de soutenir l’intégration des ESF dans les politiques, la planification et la recherche.
  • Il est conseillé aux gestionnaires de définir les options de gestion des ESF sur la base d’éléments factuels tenant compte de l’historique de l’utilisation des terres, et en impliquant les parties prenantes.

 

 

Consulter la note d’orientation

 

 

 Informations sur les compétences consultées et méthode de travail pour cette Note d’orientation.

Rencontres sciences pour l’action 2020 : les territoires ultramarins

Ces Rencontres visent à rassembler en ateliers différents acteurs (chercheurs, responsables de politiques publiques, acteurs de terrain, etc.) afin d’élaborer une série de recommandations grâce à une méthodologie basée sur la démarche prospective.

 

 

Pour cette édition, trois thèmes ont été identifiés :

  • le développement économique endogène respectueux de la biodiversité ;
  • les fonctionnalités du continuum terre-mer et l’aménagement du territoire ;
  • les liens Humain-Nature et la protection de la biodiversité.

 

 

Les recommandations issues de ces échanges devraient être publiées dans les mois à venir, à l’instar de celles issues des Rencontres de 2018 et 2017. Nous vous invitons à découvrir la vidéo d’ouverture de l’édition 2020.

Biodiversité et climat

L’évaluation mondiale de l’Ipbes (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique pour la biodiversité et les services écosystémiques), parue fin 2019, a souligné l’état dramatique de la biodiversité, en majeure partie imputable aux activités humaines. Parmi elles, le changement climatique d’origine anthropique a un impact grandissant sur la biodiversité, et il exacerbe et est exacerbé par les autres facteurs de pression. Le Giec estime que la déforestation et la conversion des terres pour l’agriculture par exemple contribuent à près de 23 % des émissions humaines de gaz à effet de serre. Des conséquences se font d’ores et déjà sentir sur les populations d’espèces et les écosystèmes, alors même que les possibilités d’adaptation des organismes sont limitées par les autres pressions qui réduisent les ressources alimentaires ou la diversité génétique.

[Prix Jeune chercheur 2020] Découvrez les vidéos des 13 lauréats !

À l’occasion de la 2e édition des prix Jeune chercheur, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité vous présente les 13 jeunes chercheuses et chercheurs récompensés et leurs sujets d’étude aussi passionnants que différents, tous faisant avancer la recherche sur la biodiversité.

 

Découvrez les lauréates et lauréats ainsi que les partenaires des prix Jeune chercheur 2020 en vidéo !

 

 

Voir les 13 lauréats

[Appel à projets FRB-Cesab / France Filière Pêche] Le projet Maestro sélectionné

Dans le cadre de l’appel à projets FRB-Cesab / France Filière Pêche, le projet Maestro a été retenu par le comité de pilotage et de sélection du Cesab.

 

Maestro est un projet porté par Arnaud AUBER et Camille ALBOUY, tous deux affiliés à l’Ifremer, qui s’intéressera aux effets du changement climatique sur les communautés marines exploitées.

 

Le projet sera basé sur l’analyse et la synthèse de données existantes, ainsi que la modélisation des effets des changements climatiques sur la biodiversité des stocks halieutiques européens et les pêcheries associées (Atlantique nord-est et Méditerranée). Il s’agira notamment de contribuer à mieux comprendre la réponse de la biodiversité des ressources halieutiques et des pêcheries dans le contexte des  changements climatiques, pour aider à mettre en place des mesures de gestion des pêches adaptative. 

 

 

En savoir plus sur Maestro

Prix Jeune chercheur 2020

 

Connaissez-vous le safoutier ? Et le plancton diazotrophe ? Imaginiez-vous que les câbles sous-marins interagissent avec la biodiversité marine ? Avez-vous déjà entendu parler d’ethnopharmacologie ?

 

 

Pour cette deuxième édition, 54 candidatures ont été reçues, puis évaluées par le Conseil scientifique de la FRB, avant d’être transmises aux partenaires financeurs qui ont pu choisir leurs lauréats : 7 jeunes chercheuses et 6 jeunes chercheurs.

 

 

La cérémonie ne pouvant se tenir en raison des conditions sanitaires actuelles, partenaires et lauréats se présenteront dans de courtes vidéos diffusées sur les réseaux sociaux de la FRB entre le jeudi 10 et le mardi 15 décembre.

[Journée FRB 2020] Les aires protégées peuvent-elles sauver la biodiversité au XXIe siècle ?

Après la sortie du rapport alarmant de l’Ipbes sur l’état de la biodiversité mondiale, l’année 2020 a été marquée par une crise sanitaire sans précédent et rythmée par une succession de rapports alertant sur la situation critique de la biodiversité. Ce contexte inédit a mis en lumière le rôle que peuvent avoir les aires protégées pour ralentir l’érosion de la biodiversité et réduire les risques de zoonoses ou d’épidémies.

 

Les aires protégées sont-elles efficaces ?
Le seront-elles demain ?
Facilitent-elles l’adaptation du monde vivant au changement climatique ?
Quels en sont les bénéfices socio-économiques ?
Comment concilier activités humaines et aires protégées ?
Quel(s) modèle(s) économiques adopter ?

 

En 2020, les aires protégées, tout statut confondu, avoisinent les 16 % de la surface de la planète. Les objectifs discutés pour la préparation des prochains grands rendez-vous internationaux ambitionnent d’atteindre 30 % de la planète d’ici 2030. Si par définition ces aires sont protégées des activités humaines, de manière partielle ou plus rarement totale, le maintien, l’extension ou la création de nouvelles aires protégées se heurte à des intérêts socio-économiques multiples.

 

L’évaluation du niveau de protection nécessaire pour atteindre les objectifs fonctionnels sur le plan écologique de ces espaces est donc indispensable.

 

En présence de Bérengère Abba, secrétaire d’état à la biodiversité, et de Yann Wehrling, Ambassadeur délégué à l’environnement, la Journée FRB 2020 a permis d’expliciter les bénéfices socio-économiques des aires protégées et constitué un espace de dialogue entre chercheurs, décideurs politiques et acteurs de la société.

 

Les présentations des intervenants sont disponibles dans les ressources téléchargeables. 

Un « filet de sécurité mondial » pour inverser la perte de biodiversité et stabiliser le climat de la Terre

Le « filet de sécurité mondial » décrit comment une conservation étendue de la nature répond à ces deux menaces globales. Les auteurs identifient 50% du domaine terrestre qui, s’il était conservé, inverserait la tendance future à la perte de biodiversité, empêcherait les émissions de CO2 dues au changement d’usage des terres et renforcerait le stockage naturel du carbone. Ce cadre de réflexion montre que, au-delà des 15,1% de terres actuellement protégées, 35,3% des terres sont nécessaires pour assurer la conservation de sites supplémentaires d’une importance particulière pour la biodiversité et stabiliser le climat. Cinquante écorégions et 20 pays contribuent de manière majeure aux objectifs proposés. Les terres autochtones s’imbriquent largement dans le filet de sécurité mondial. La conservation du filet de sécurité mondial pourrait aider la santé publique en réduisant à l’avenir le risque d’émergence de maladies zoonotiques comme la Covid-19.

 

Alors que les crises simultanées de la perte de biodiversité et du changement climatique ont généralement été abordées séparément, il existe une même solution clé pour deux des défis les plus urgents de notre époque : conserver suffisamment de nature et aux bons endroits.

 

 

La synthèse est disponible dans les ressources téléchargeables.

#ScienceDurable – Faut-il totalement repenser la ville ?

La densité humaine facilite la propagation des virus. Retraçant l’histoire des liens entre urbanisme et préoccupations sanitaires, le philosophe Thierry Paquot nous invite dans ce podcast à repenser la configuration des villes, jouer la complémentarité avec la nature et réfléchir à ce que signifie à notre époque une ville à « échelle humaine ».

 

 

Écouter le podcast

 

 

 

Biodiversité les acteurs français passent à l’action

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) a pour mission de favoriser les activités de recherche sur la biodiversité en lien avec les acteurs de la société. Susciter l’innovation, développer et soutenir des projets, diffuser les connaissances et mobiliser l’expertise sont au coeur de ses actions. Elle accueille par ailleurs le secrétariat scientifique du comité français pour l’Ipbes, la Plateforme intergouvernementale pour la biodiversité et les services écosystémiques. À ce titre, elle est chargée de relayer les travaux de la Plateforme au niveau national. La FRB travaille ainsi avec son Conseil d’orientation stratégique (Cos), regroupant plus de 240 structures (entreprises, syndicats, ONG, collectivités territoriales, etc.), afin que les acteurs nationaux s’approprient les messages de l’Ipbes et pour rapprocher les conclusions scientifiques de leurs préoccupations opérationnelles. La Fondation s’est ici associée à ORÉE, association multi-acteurs pour l’environnement membre de son Cos et comptant plus de 180 membres.

 

Ainsi est née la présente publication, fruit d’un long travail auprès d’acteurs français. Elle fournit un panorama des mesures pour la biodiversité mises en oeuvre au niveau non-étatique, alors que les acteurs sont de plus en plus sollicités pour rendre des comptes sur leurs engagements, notamment en 2020 dans le cadre de la préparation de la Cop 15 de la Convention sur la diversité biologique.

 

La publication est consultable dans les ressources téléchargeables. 

#ScienceDurable – Les « forêts urbaines », essentielles aux villes de demain

Les zones urbanisées occupent environ 10 % des surfaces terrestres, une proportion qui ne cesse de croître. Ces espaces constituent les milieux de vie de plus de 50 % de la population mondiale et contribuent de manière importante au changement climatique.

 

Face à ces réalités, des efforts de plus en plus importants sont engagés dans de nombreuses villes pour améliorer la qualité de vie et limiter les contributions de ces espaces aux changements globaux, grâce notamment à des plans d’adaptation au changement climatique et en faveur de la biodiversité.

 

Parmi ces actions, l’accroissement de la place accordée aux arbres, avec l’objectif d’évoluer vers de véritables « forêts urbaines », représente une contribution majeure.

 

 

 

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#ScienceDurable – Comment faire de votre jardin un havre de biodiversité

Pour celles et ceux qui ont la chance de posséder un coin de verdure, la période de confinement a offert l’occasion de jardiner, s’adonner à l’exercice physique ou simplement – aujourd’hui plus que jamais – de contempler. Contempler la végétation généreuse en ce printemps avancé, son cortège de pollinisateurs virevoltant autour des premières fleurs ; contempler les oiseaux chanteurs donnant fièrement de la voix.

 

Pourtant, tous les jardins ne connaissent pas la même vitalité. Ils sont d’abord le reflet des paysages alentour : un jardin bordé de monoculture hypertraitée abritera une biodiversité certainement plus pauvre, malgré l’effet refuge dont pourront bénéficier quelques espèces. Mais le degré d’attractivité tient beaucoup à nos comportements. Ce sont nos pratiques qui garantissent la bonne santé du jardin et des écosystèmes qu’il renferme.

 

 

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[Prix Jeunes Chercheurs 2020] La FRB lance la deuxième édition des Prix Jeunes Chercheurs

En 2018, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et son Conseil scientifique ont créé le Prix Jeunes Chercheurs, en lien avec son Conseil d’orientation stratégique (Cos), pour accompagner les jeunes chercheur.euse.s qui contribuent significativement aux sciences de la biodiversité. 

 

Toutes les informations sur l’édition 2020 ainsi que les modalités de candidature sont disponibles sur la page de l’appel. 

 

  • Ouverture de l’appel : 2 juin 2020
  • Date limite de soumission : 15 août 2020 à minuit (heure de Paris).

 

 

En savoir plus

Mobilisation de la FRB par les pouvoirs publics français sur les liens entre Covid-19 et biodiversité

La crise sanitaire, économique et sociale associée à la pandémie Covid-19 soulève de nombreuses questions sur son origine, sa dynamique et les mécanismes qui l’expliquent. Confrontées à la multiplicité des opinions et avis, relatifs notamment aux liens entre Covid-19 et crise de la biodiversité, les ministères se sont tournées vers la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et son Conseil scientifique élargi à des experts extérieurs, en vue d’obtenir leur éclairage sur les points principaux suivants :

 

  • Quels sont les liens de la crise sanitaire actuelle avec la faune sauvage : quel rôle un ou plusieurs éléments de la faune sauvage ont-ils joué dans l’initiation de la pandémie ?
  • Quels sont les liens de ce type de crise avec l’érosion de la biodiversité et la destruction des milieux naturels : peut-on mettre en parallèle les atteintes à la biodiversité et la multiplication de zoonoses, sources d’épidémies, voire de pandémies ?
  • Quels sont les liens de ce type de crise avec les systèmes de production alimentaire et les transports (humains, animaux d’élevage, produits agricoles) ? Certains systèmes de production agricoles et alimentaires peuvent-ils faciliter directement, ou indirectement, le passage d’une zoonose à une épidémie puis à une pandémie, en tenant compte aussi de la rapidité et de l’intensité des transports internationaux ?

 

 

Consultez la publication

[#ScienceDurable] En avril, la campagne s’intéresse au climat et à la biodiversité

Au travers de la campagne « La science pour un monde durable », découvrez ces pistes, nombreuses, sérieuses et passionnantes, sur lesquelles travaillent les chercheurs français en lien avec les recommandations proposées par l’Ipbes afin d’atteindre les objectifs du développement durable (ODD) des Nations Unies et de nourrir les réflexions en vue de la définition du cadre d’action post 2020 de la CDB.

 

Chaque mois, la FRB, ses instituts membres fondateurs et l’alliance AllEnvi mettent en avant les solutions de la recherche pour enrayer le déclin de la biodiversité. Suivez-nous sur nos réseaux sociaux et notre page dédiée. Ce mois-ci, la thématique abordée est climat et biodiversité

 

Consulter les articles de la thématique :

#ScienceDurable – Changement climatique : les promesses du microbiome

Pour le microbiologiste Francis Martin, chercheur à l’INRAE, exploiter l’arbre seul n’est pas suffisant : « Pour bien assimiler le carbone, la plante a besoin de tout son cortège d’espèces microbiennes associées, ainsi que des bactéries, des collemboles1, des nématodes et autres petits animaux de la rhizosphère2 qui assurent le cycle du carbone dans les sols. » Dans ce processus de recyclage, chacun a son rôle à jouer. Mais certains microorganismes se révèlent clé.  « Les champignons symbiotiques ont en effet une place privilégiée dans la récupération du carbone, poursuit Francis Martin. Ils créent l’interface entre la racine de la plante et le reste de la communauté microbienne du sol. Ils sont les répartiteurs du carbone vers leurs propres réseaux de filaments fongiques. » Un quart du carbone de la photosynthèse est ainsi redistribuée aux communautés microbiennes du sol par les champignons mycorhiziens. 

 

Si ces découvertes laissent entrevoir la possibilité pour les forestiers de sélectionner le microbiome3 et l’associer aux arbres pour les rendre plus performant dans leur capture du carbone, la vision du microbiologiste est tout autre : « le meilleur des systèmes est déjà en place. Et ce depuis des millions d’années… » En effet, dans les forêts primaires ou peu anthropisées réside une très grande diversité d’espèces. Chaque arbre vit avec 200 à 300 champignons symbiotiques bénéfiques, qui jouent chacun un rôle bien spécifique. Certains sont spécialisés dans l’absorption de l’azote, d’autres du phosphate ou des microéléments, d’autres encore protègent la racine des pathogènes. « Donc ces systèmes naturels qui ont évolué depuis des dizaines de millions d’années, ont atteint un optimal écologique que les forestiers auront bien du mal à imiter. » Ainsi, laisser les forêts revenir à leur état naturel, ne plus couper les arbres, ne plus ramasser le bois mort, laisser la diversité des champignons et des autres organismes se développer est l’une des solutions pour atténuer le changement climatique. Cette gestion durable pourrait d’ailleurs être développée sur près du 20 % du territoire européen grâce au réseau Natura 2000.

 

« En revanche, dans certains cas, comme dans celui de la sylviculture intensive, où les plantations forestières sont utilisées pour la production industrielle du bois, il est envisageable d’associer aux arbres un cortège de champignons symbiotiques mycorhiziens4 spécifique pour stimuler fortement leur croissance initiale » souligne Francis Martin. Ces champignons symbiotiques mutualistes5, appelés champignons mycorhiziens, se rencontrent à l’automne dans les forêts. Ainsi, le Cèpe de Bordeaux, les Chanterelles, la Truffe, l’Amanite tue-mouche font partie de ce groupe de champignons stimulant la croissance des arbres … « Ce que l’on récolte à l’automne en forêt n’est autre que l’organe sexuel de ce réseau fongique de filaments – le mycélium – qui vit en interaction avec la plante. Nous voyons seulement la partie émergée de l’iceberg ».

 

#ScienceDurable – Les écosystèmes côtiers, puits de carbone bleu

Qu’appelle-t-on le carbone bleu ? 

 

Le carbone bleu correspond au carbone séquestré par les écosystèmes côtiers végétalisés. Les marais salés, les mangroves, ou encore les herbiers, sont autant d’écosystèmes susceptibles de capter le carbone sur le court terme, environ une dizaine d’années, dans leur biomasse et sur des temps encore plus longs, des milliers d’années, dans leurs sédiments. Contrairement aux sols terrestres, ces sédiments côtiers ont tendance à s’étendre avec l’augmentation du niveau de la mer On constate donc que la séquestration de carbone par les sédiments et les végétaux augmentent au cours du temps, en particulier lorsque ces écosystèmes sont sains et en bonne santé.

 

 

 

Ces écosystèmes sont-ils tout aussi efficaces que les forêts dans la séquestration du carbone ?  

 

On sait que les marais salés, les mangroves ou les herbiers stockent le carbone 10 à 20 fois plus que les forêts tempérées ou boréales. Lorsque que les forêts séquestrent moins de 10 g de CO2 par mètre carré et par an, les écosystèmes côtiers en retiennent 100 à 200 g. Néanmoins ces écosystèmes représentent une partie moins importante de la surface du globe que les océans ou les forêts. Si certaines études indiquent qu’on obtient un stockage de carbone équivalent aux forêts, les travaux se poursuivent pour mieux quantifier cette séquestration et la part du carbone relâchée vers l’atmosphère.  

 

 

 

Comment comptabiliser le carbone stocké puis relargué ? 

 

C’est extrêmement complexe. Nous travaillons avec d’autres scientifiques à la meilleure compréhension du rôle des zones côtières dans ce cycle du carbone. La principale difficulté vient du fait que nous avons une très forte hétérogénéité spatiale et temporelle. Les échanges de carbone interviennent au niveau de multiples interfaces terrestre-aquatique. Si on sait par exemple que l’océan côtier représente un puits de carbone incontestable grâce à sa production primaire phytoplanctonique, les estuaires émettent, quant à eux, d’importantes quantités de CO2 vers l’atmosphère du fait de l’intense minéralisation de la matière organique qui existe dans ces eaux turbides, c’est-à-dire troubles, limitant la photosynthèse. Entre ces écosystèmes, se trouvent les marais et les vasières intertidales1. Là, de multiples échanges horizontaux et verticaux de carbone existent au sein et entre les compartiments terrestre, aquatique et atmosphérique aux échelles du jour et de la nuit, de la marée, de la saison et de l’année. Ces échanges particulièrement complexes et dynamiques ne peuvent alors être appréhendés que de façon intégrative et multidisciplinaire en faisant appel à des équipes de géographes, de géologues ou d’écologues pour mieux préciser leurs statuts de puits ou source de carbone. 

 

 

 

Il semblerait néanmoins que la biodiversité marine joue un rôle clé dans la séquestration du carbone.  

 

Incontestablement si les débats portent sur la qualification des processus et la quantification des échanges, ils ne retirent rien aux services écosystémiques que nous retirons de cette biodiversité. Si son érosion se poursuit, la capacité à capturer efficacement le carbone de l’atmosphère pourrait être compromise, ce qui aurait pour conséquence d’augmenter les émissions de gaz à effet de serre et d’intensifier l’acidification des eaux côtières. Malheureusement, ces écosystèmes ne sont pas épargnés par le changement d’usage des terres. D’après les chiffres de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), on sait par exemple que chaque année, près de 2 % des mangroves disparaissent et contribuent au relâchement de 120 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. 

 

 

 

Est-il possible de restaurer cette biodiversité ?  

 

Depuis les années 1990, les surfaces des herbiers marins ont diminué de moitié à travers le monde. Ceci est à la fois dû à des pressions anthropiques, mais aussi à une pression de parasitisme. Pour protéger ces zones, un certain nombre d’actions ont été mises en place, comme aux États-Unis sur la côte de Virginie où se trouve le site de South Bay choisi pour faire partie d’un vaste projet de restauration des herbiers initié au début des années 2000. À partir d’un simple vestige découvert dans une baie en bord de mer au large de la côte est, The Nature Conservancy et le Virginia Institute for Marine Science ont diffusé plus de 72 millions de graines pour aider à accélérer la propagation naturelle de la zostère (Zostera marina), qui couvre aujourd’hui 13,5 km2. Une étude publiée dans Plos One a montré que ces prairies sous-marines restaurées devraient accumuler du carbone à un taux comparable à celui mesuré dans les prairies sous-marines naturelles. C’est extrêmement encourageant.

 

 

« Préserver les forêts marines pour contribuer aux équilibres de la biodiversité côtière »

par Thierry Thibaut, Maître de Conférences, Aix-Marseille Université, Mediterranean Institute of Oceanographie (MIO), Marseille. Travaillant sur le projet Marfor de Biodiversa.

 

 

« Si les forêts marines d’algues (kelps) ne jouent pas un rôle direct dans l’atténuation du changement climatique, elles y contribuent largement en permettant à la biodiversité côtière de se maintenir. Comme les forêts terrestres, elles abritent un très grand nombre d’espèces. Les forêts sous-marines de Kelps géants, par exemple en Californie, font plus de 40 mètres de haut et sont considérées comme le plus haut niveau trophique du monde avec ses sept à huit niveaux. Lors de perturbations d’origine naturelle ou antropique , plus la biodiversité est importante, plus l’écosystème a la possibilité de se régénérer. De même, lorsque l’écosystème est peu diversifié, les chances de le voir se reconstituer sont faibles. Ainsi assiste-t-on dans certaines zones abimées à des dénudements presque totaux, à cause d’herbivores comme les oursins qui y prolifèrent. Les forêts marines maintiennent donc de haut niveau de services écosystémiques, dont l’atténuation du changement climatique, en contribuant à préserver les écosystèmes côtiers qui sont pour certains des puits de carbone (herbiers de plantes à fleurs marines). C’est entre autres pour cela qu’il faut les préserver à un moment où on assiste à des déclins dans toutes les mers et tous les océans de ces écosystèmes côtiers, notamment en raison de la destruction irrémédiable des habitats due à la construction de ports, de marinas, parkings, mais aussi au surpâturage des herbivores et à une augmentation des températures. »

 

 

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1 Zone au-dessus du niveau de l’eau à marée basse et sous l’eau à marée haute en d’autres termes, des vasières se situant dans le secteur des marées.

#ScienceDurable – Du blé africain contre le changement climatique

Les paysans africains pourront bientôt lutter tout à la fois contre les causes et contre les conséquences du changement climatique avec leur production de céréales. « Une solution très pragmatique pour contrer l’effet de serre, formulée en objectif chiffré dans l’initiative “4 pour 1000” [voir encadré ci-dessous], consiste à piéger une partie du dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique dans la matière organique des sols , explique le pédologue Vincent Chaplot. Pour ce faire, les plantes cultivées qui emmagasinent de grandes quantités de carbone dans leurs parties non-récoltées sont de très bons outils. Avec une équipe de l’université du Kwazulu-Natal (Afrique du Sud), nous étudions en ce sens les espèces communes de blé exploitées en Afrique. Il s’agit de caractériser celles qui stockent le mieux le carbone malgré les conditions de stress hydrique justement induites par le changement climatique. »

 

 

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Covid-19 et biodiversité : vers une nouvelle forme de cohabitation entre les humains et l’ensemble des vivants non-humains

En quelques semaines, notre vie a changé. L’économie mondiale a connu un coup de frein sans précédent, des milliards d’êtres humains sont confinés chez eux et des dizaines de milliers sont déjà décédés du fait de la pandémie Covid-19 associée au coronavirus SARS-CoV-2 qui, à la vitesse des transports aériens, a gagné l’ensemble de la planète, en profitant de la multitude de ses hôtes, nous les humains. Nul ne sait quand cette crise sanitaire s’achèvera et nul ne peut prévoir ses conséquences démographiques, sociales, économiques et environnementales à court et long termes, même si on sait déjà qu’elles seront sans doute considérables. Il convient bien évidemment de résoudre en priorité le problème sanitaire immédiat pour éviter, limiter et atténuer les drames humains qui en découlent. Mais il faut aussi se pencher sur les facteurs à l’origine de cette situation dramatique pour tenter d’éviter qu’elle ne se reproduise et pour l’inscrire dans une approche systémique de nos relations entre humains et avec l’ensemble des vivants non humains.
 
Téléchargez la publication dans les ressources téléchargeables ci-dessous.

Incidence du changement climatique sur la biodiversité dans les écosystèmes forestiers et littoraux d’Europe et d’Afrique

Si on prend comme référence le scénario 8.5 du Giec, en Europe, d’ici 2085, 31 à 42 % de la surface du continent devrait être couverte par un type de végétation différent. Le changement climatique entraîne aussi un déplacement des espèces avec une floraison et une maturité plus précoce chez de nombreuses plantes, des périodes de migration et de reproduction modifiées chez certains animaux, pouvant créer un décalage temporel entre le cycle de vie des espèces et le pic d’abondance de leurs ressources alimentaires.

 

Le pourtour méditerranéen est le territoire qui suscite les plus “graves préoccupations” pour la conservation de la biodiversité. Il est en effet considéré comme l’une des régions du monde les plus sensibles au changement global. Ses écosystèmes souffriront notamment de l’augmentation de la température, des changements de précipitations, de l’augmentation des sécheresses et des incendies.

 

Sur le continent Africain, les publications scientifiques récentes confirment la trajectoire en cours vers des “niveaux de réchauffement catastrophiques”. Les températures devraient y augmenter plus vite qu’à l’échelle mondiale. Or ce continent regroupe 25 % des points chauds de biodiversité mondiaux.

 

Aujourd’hui, ni en Europe, ni en Afrique, la localisation et la délimitation des aires protégées ne sont adaptées pour correspondre aux changements à venir d’aires de répartition des espèces. Les barrières géographiques empêchent la dispersion des espèces et limitent leur adaptation au changement climatique. La littérature scientifique indique qu’il est essentiel de conserver et développer les continuités écologiques qui jouent un rôle de corridors climatiques et d’éviter toute création de nouvelles infrastructures qui viendraient réduire encore davantage la capacité de dispersion des espèces.

 

Consulter la synthèse complète dans l’onglet “Ressource téléchargeable” ci-après.

[Appel à propositions] Ouverture de la 3ème édition de l’appel pour la gratification de stages de master 2

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et ses partenaires lancent un appel pour soutenir l’accueil de stagiaires de master 2 dans des laboratoires de recherche français, métropolitains et ultramarins, travaillant sur la biodiversité.

 

Les équipes lauréates recevront un financement pour la gratification d’une ou d’un stagiaire pour un stage de 4 à 6 mois.

 

Date limite de soumission : 14 avril 2020, minuit CET (heure de Paris)

Toutes les informations sont disponibles sur la page de l’appel master 2020.

[Communiqué] Localiser les prédateurs pour protéger les écosystèmes de l’océan Austral

Dans un monde en mutation rapide, nous devons identifier les zones qui doivent être protégées contre les menaces actuelles et futures. L’enjeu est important, notamment pour la définition d’aires marines protégées, pourtant cette identification est difficile, particulièrement pour l’océan le plus inaccessible : l’océan Austral, en Antarctique. Les résultats d’une étude publiée cette semaine dans la revue Nature, décrivent une nouvelle solution à ce problème, permise par l’utilisation de données de suivi des oiseaux et des mammifères marins.

 

Le projet qui a permis la réalisation de cette étude a été mené par le Comité scientifique pour les recherches antarctiques (SCAR), avec le soutien de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) dans son centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab) au travers du projet RAATD, et du WWF-RU.

Le SCAR a fait appel à son vaste réseau de chercheurs travaillant sur l’Antarctique pour rassembler les données existantes sur le suivi des prédateurs de l’océan Austral. Une énorme base de données, en accès libre, a ainsi été créée avec les suivis de plus de 4 000 individus de 17 espèces différentes, recueillis par plus de 70 scientifiques dans le cadre de 12 programmes en Antarctique.

 

 

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Localiser les prédateurs pour protéger les écosystèmes de l’océan Austral

Cette solution repose sur un principe simple : les animaux se déplacent depuis leur site de reproduction jusqu’aux zones où ils trouvent de la nourriture. Ainsi, en identifiant les zones de l’océan Austral où les prédateurs se rendent le plus souvent, on peut en déduire où se trouvent leurs proies. Par exemple, les baleines à bosse se déplacent dans des endroits où elles peuvent avoir accès au krill, tandis que les éléphants de mer et les albatros se déplacent dans des endroits où ils peuvent trouver poissons, calmars ou autres proies. Si tous ces prédateurs et leurs diverses proies se trouvent en un même endroit, alors cette zone présente à la fois une grande biodiversité et une grande abondance d’espèces, ce qui en fait une zone de grande importance écologique.

 

Ce projet a été mené par le Comité scientifique pour les recherches antarctiques (SCAR), avec le soutien de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) dans son centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab) au travers du projet RAATD, et du WWF-UK. Le SCAR a fait appel à son vaste réseau de chercheurs travaillant sur l’Antarctique pour rassembler les données existantes sur le suivi des prédateurs de l’océan Austral. Une énorme base de données, en accès libre, a ainsi été créée avec les suivis de plus de 4 000 individus de 17 espèces différentes, recueillis par plus de 70 scientifiques dans le cadre de 12 programmes en Antarctique.

 

Cependant, il est impossible de suivre toutes les espèces à partir de tous leurs sites de reproduction : une simple carte fournirait donc une représentation biaisée de la distribution des animaux. Pour surmonter ce problème, des modèles statistiques sophistiqués ont été développés afin d’estimer les mouvements en mer des différentes espèces de prédateur, depuis leurs sites de reproduction. Ces estimations, combinées aux données obtenues sur les 17 espèces suivies, ont permis d’élaborer des cartes représentant les zones utilisées par un ensemble de prédateurs ayant des besoins en proies variés (cf. ci-dessous).

 

Ces zones d’importance écologique sont en partie couvertes par les aires marines protégées (AMP) existantes (créées dans un but de conservation), ce qui laisse à penser qu’elles sont actuellement aux bons endroits. Pourtant, si on s’intéresse à la façon dont ces zones d’importance écologique sont susceptibles de se déplacer d’ici 2100, d’après les projections des modèles climatiques du GIEC, ces mêmes zones ne se retrouvent plus couvertes par les aires marines protégées. Il est donc nécessaire de commencer à envisager des aires marines protégées dynamiques qui seraient mises à jour au fil du temps en fonction des changements environnementaux, afin d’assurer une protection continue dans le temps et dans l’espace  de l’océan Austral et de ses ressources.

 

FRB-Cesab_Communique_RAATD_Fig1-2

Fig. 1 : Carte de l’océan Austral montrant les données de suivi des mouvements (points noirs) de 4060 individus de 17 espèces de prédateurs marins qui ont été utilisées pour prévoir les zones d’importance écologique. Les points jaunes indiquent les endroits où chaque piste a commencé, autrement dit les sites de reproduction des individus.

Fig. 2 : Carte de l’océan Austral montrant les habitats d’importance écologique définies à l’aide des données de suivi de 17 espèces de prédateurs marins. Les zones présentant les valeurs les plus élevées en termes d’importance écologique sont entourées en blanc, dont deux zones hauturières : une au niveau de la péninsule Antarctique et se projetant sur l’arc de Scott, et l’autre entourant les îles subantarctiques dans le secteur indien de l’Océan Austral. Elles sont mises en rapport avec les aires marines protégées (AMPs) actuelles (en orange) et proposées (en magenta). Sont également indiquées, en noir, les limites des eaux nationales (ou zones économiques exclusives) et la limite de la zone de la convention CCAMLR (Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique).

 

[#ScienceDurable] La recherche française porteuse de solutions pour lutter contre le déclin de la biodiversité

Des solutions pour enrayer le déclin de la biodiversité existent. De nombreuses équipes de recherche y œuvrent quotidiennement. Chaque mois, de mars à octobre 2020, la FRB, ses instituts membres fondateurs – le BRGM, le Cirad, le CNRS, l’Ifremer, l’Ineris, INRAE, l’IRD, le Muséum national d’Histoire naturelle et l’Université de Montpellier – et l’alliance AllEnvi s’unissent pour valoriser les travaux et résultats des chercheurs qui travaillent sur des solutions et leviers d’action.

 

Rendez-vous dès mi-mars pour suivre le #ScienceDurable : « La science pour un monde durable ».

 

 

+ d'infos sur #ScienceDurable

 

 

Ce que nous ne savons pas (sur les lacs) pourrait nous nuire

L’équipe, composée de 39 scientifiques de 20 pays différents, a réalisé un travail de synthèse conséquent au travers du projet Geisha, co-financé par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), dans son Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab), et par le centre d’analyse et de synthèse John Wesley Powell de l’U.S. Geological Survey. Elle s’est intéressée aux effets des tempêtes sur les lacs, et particulièrement sur le phytoplancton : algues microscopiques, à la base des chaînes alimentaires et un des facteurs régulant la qualité de l’eau. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Global Change Biology le 5 mars 2020.

 

Il est aujourd’hui avéré que les phénomènes météorologiques extrêmes endommagent les biens, les infrastructures et impactent l’environnement, y compris les ressources en eau douce qui sont essentielles à la santé humaine. Les lacs sont ainsi particulièrement vulnérables : ils subissent de manière directe les tempêtes puis reçoivent les eaux de ruissellement de l’ensemble de leurs bassins versants, qui arrivent alors chargées de sédiments, de nutriments, de microplastiques, et bien plus encore.

 

“Nous avons une idée assez claire de la façon dont les lacs réagissent physiquement aux tempêtes : la colonne d’eau se mélange, la température de l’eau change et les sédiments peuvent être remontés du fond ou apportés par les rivières et les ruisseaux rendant ainsi le lac plus turbide”, raconte Jason Stockwell, auteur principal de la publication et co-porteur du projet Geisha. “Mais la réponse physique du lac n’est qu’une partie de l’histoire. Les conséquences biologiques des tempêtes sur le phytoplancton, mais aussi sur d’autres plantes et animaux, sont fondamentales dans la dynamique des lacs et pourtant, comme le révèle notre étude, elles sont encore mal comprises”.

 

Figure_communiqué_Geisha_CESAB

 

Fig. L’impact des tempêtes sur les lacs varie en fonction des caractéristiques géographiques et morphologiques du lac, de ses conditions physico-chimiques et des propriétés de son bassin versant. Ces facteurs agissent comme des filtres qui tamponnent ou intensifient les effets des tempêtes. La réponse du phytoplancton (plantes microscopiques à la base du réseau trophique) à une tempête a des conséquences importantes pour les autres composantes du réseau trophique et les services écosystémiques rendus par le lac. © Gaël Dur

 

 

En analysant des milliers d’articles scientifiques du monde entier, les chercheurs n’ont trouvé que très peu d’études sur les effets des tempêtes sur les lacs, encore moins sur le phytoplancton, et les quelques résultats disponibles étaient contradictoires. Comment le phytoplancton réagit face aux tempêtes ? En quoi ses réactions peuvent différer selon les types de tempêtes, selon les lacs ou même selon les périodes de l’année ? “Si les phénomènes météorologiques extrêmes modifient de manière significative le cycle du carbone, des nutriments ou de l’énergie dans les lacs, nous ferions mieux de le découvrir rapidement”, avertit Jason Stockwell. Les scientifiques appellent donc à un effort de collaboration pluridisciplinaire de la part des chercheurs pour développer et faire progresser la recherche sur ces questions. Ils suggèrent notamment l’utilisation de modèles et l’extension de programmes de surveillance à long terme des lacs par le biais de réseaux tels que le Global Lake Ecological Observatory Network (GLEON, https://gleon.org).

 

 

 

 

Références de l’article :

Stockwell, J., J.P. Doubek, R. Adrian, O. AnnevilleC.C. Carey, L. Carvalho, L. de Senerpont Domis, G. Dur, M. Frassl, H.-P. Grossart, B. Ibelings, M. Lajeunesse, A. Lewandowska, M. Llames, S.S. Matsuzaki, E. Nodine, P. Noges, V. Patil, F. Pomati, K. Rinke, L. Rudstam, J. Rusak, N. Salmaso, C. Seltmann, D. Straile, S. Thackeray, W. Thiery, P. Urrutia-Cordero, P. Venail, P. Verburg, R. Woolway, T. Zohary, M. Andersen, R. Bhattacharya, J. Hejzlar, N. Janatian Ghadikolaei, T. Kpodonu, T. Williamson, and H. Wilson. Storm impacts on phytoplankton community dynamics in lakes. Global Change Biology. DOI: 10.1111/gcb.15033

[Communiqué] Ce que nous ne savons pas (sur les lacs) pourrait nous nuire

L’équipe, composée de 39 scientifiques de 20 pays différents, a réalisé un travail de synthèse conséquent au travers du projet Geisha, co-financé par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), dans son Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab), et par le centre d’analyse et de synthèse John Wesley Powell de l’U.S. Geological Survey. Elle s’est intéressée aux effets des tempêtes sur les lacs, et particulièrement sur le phytoplancton : algues microscopiques, à la base des chaînes alimentaires et un des facteurs régulant la qualité de l’eau. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Global Change Biology le 5 mars 2020.

 

 

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[Veille scientifique] Biomimétisme et biodiversité

Afin de comprendre les enjeux et les risques de cette approche relativement récente de l’exploitation du monde vivant, la FRB a été missionnée par le ministère de la transition écologique et solidaire pour réaliser une veille scientifique et identifier ainsi les menaces et opportunités actuelles du biomimétisme pour la biodiversité. Le rapport issu de ce travail de veille ainsi qu’un résumé sont disponibles dans la rubrique “lire le rapport“. 

Biomimétisme et biodiversité

Le concept de biomimétisme ou bio-inspiration a été théorisé pour la première fois il y a une vingtaine d’année (cf. Janine Benyus : Biomimicry, Innovation Inspired by Nature). L’approche initiale défend une vision qui considère que cette démarche d’innovation « fait appel au transfert et à l’adaptation des principes et stratégies élaborés par les organismes vivants et les écosystèmes, afin de produire des biens et des services de manière durable, et rendre les sociétés humaines compatibles avec la biosphère ».

 

Le Biomimétisme identifie des solutions naturelles apparues au cours de l’évolution, c’est à dire des fonctions ou des rapports entre structures et fonctions chez les organismes vivants qu’il peut être intéressant de transposer à une fonction d’intérêt humain : sa finalité est de chercher, d’identifier et de d’industrialiser une solution à un problème humain.

 

Cette démarche est nécessairement interdisciplinaire, entre sciences fondamentales et sciences de l’ingénieur, et demande de la part des acteurs économiques la mobilisation de ressources significatives en matière de recherche et développement (R&D).

 

 

Le biomimétisme est la rencontre de plusieurs mondes, l’écologie,
les sciences de l’évolution, la biologie et l’ingénierie,
ou encore une interface entre sciences naturelles et industrie.

 

 

L’association Biomimicry Europa, créée en 2006 pour la promotion du biomimétisme, propose de distinguer trois niveaux d’inspiration : les formes biologiques, les matériaux et processus, les interactions.

 

En matière de recherche et développement, l’Allemagne a longtemps été en tête avec plus de 100 structures de recherche publiques impliquées et dix réseaux territoriaux spécialisés. Le Royaume-Uni et la Suisse sont aussi deux pays fortement impliqués en Europe.

 

En France, l’implication est plus récente, mais actuellement, plus de 175 équipes de recherche s’intéressent au sujet et plus de 100 entreprises font appel à cette démarche. Plusieurs Groupements de recherche (GDR) et Réseaux thématiques pluridisciplinaires (RTP) génèrent des initiatives structurantes autour de la chimie bio-inspirée, la mécanique des matériaux biologiques ou les micro-technologies inspirées des insectes. Le centre européen d’excellence en biomimétisme (Ceebios), créé en 2012, fédère un nombre croissant de grandes entreprises comme L’Oréal, LVMH, Engie, Vicat, Saint-Gobain, et bénéficie du soutien du ministère de la transition écologique et solidaire.

 

Les régions les plus impliquées en matière de R&D (compétences académiques) sont l’Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine, puis, à un niveau sensiblement équivalent, Occitanie, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Grand-Est.

 

Le Label bas-carbone

Le Label bas-carbone est présenté par le ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES) comme un outil permettant la mise en place d’un cadre innovant et transparent offrant des perspectives de financement à des projets locaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il permettrait ainsi, selon sa présentation, d’accompagner la « transition écologique » à l’échelon territorial, en récompensant les comportements « positifs » allant au-delà des pratiques usuelles. Son mécanisme est d’identifier et de labelliser des projets « vertueux pour le climat et l’environnement » afin que des collectivités, des entreprises, et même des citoyens, puissent mobiliser des financements en faveur de ces actions sur une base volontaire, par exemple pour compenser leurs émissions résiduelles. L’enjeu du label est donc de pouvoir garantir que les projets concourent effectivement à la réduction des gaz à effet de serre, ce qui est relativement facile à évaluer, mais également qu’ils participent à la transition écologique, ce qui voudrait dire, entre autres, qu’ils n’ont alors pas d’impacts négatifs sur la biodiversité.

 

Le Conseil scientifique (CS) de la FRB a souhaité s’exprimer sur ce label au travers d’une note, à découvrir dans les ressources téléchargeables ci-dessous.

[Communiqué] La synthèse de données au service de la flore tropicale africaine menacée

Il y a deux ans, une trentaine de chercheurs nationaux et internationaux rendaient public Rainbio une base de données unique en libre accès, offrant le premier état des lieux jamais réalisé sur la flore d’Afrique tropicale. Cette synthèse d’envergure a été réalisée au Cesab de la FRB, un centre de synthèse unique en France permettant de rassembler de très nombreuses informations dépassant les simples jeux de données collectés lors de travaux individuels.

 

Grâce au Cesab, mis en place il y a 10 ans par la FRB, l’équipe de recherche menée par Thomas Couvreur – chercheur à l’IRD – a pu enregistrer plus de 600 000 occurrences végétales en Afrique tropicale, provenant de plus de 25 000 espèces de plantes vasculaires.

 

Ce mois-ci, trois études s’appuyant de façon directe ou indirecte sur la base de données Rainbio ont dévoilé des résultats sans précédent sur l’état et le devenir de la flore africaine ainsi que sur les espèces rares à l’échelle mondiale.

 

 

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La synthèse de données au service de la flore tropicale africaine menacée

Il y a deux ans, une trentaine de chercheurs nationaux et internationaux rendaient public Rainbio une base de données unique en libre accès, offrant le premier état des lieux jamais réalisé sur la flore d’Afrique tropicale. Cette synthèse d’envergure a été réalisée au Cesab de la FRB, un centre de synthèse unique en France permettant de rassembler de très nombreuses informations dépassant les simples jeux de données collectés lors de travaux individuels.

 

Grâce au Cesab, mis en place il y a 10 ans par la FRB, l’équipe de recherche menée par Thomas Couvreur – chercheur à l’IRD – a pu enregistrer plus de 600 000 occurrences végétales en Afrique tropicale, provenant de plus de 25 000 espèces de plantes vasculaires.

 

Ce mois-ci, trois études s’appuyant de façon directe ou indirecte sur la base de données Rainbio ont dévoilé des résultats sans précédent sur l’état et le devenir de la flore africaine ainsi que sur les espèces rares à l’échelle mondiale.

 

 

  • Plus d’un tiers des plantes sur terre sont considérées comme extrêmement rares et menacées par le changement climatique et le changement d’usage des Terres

 

Pour la première fois à l’échelle planétaire, une étude parue le 27 novembre dans la revue Science Advances a pu déterminer que 36,5 % des 435 000 espèces végétales de la Terre sont à considérer comme extrêmement rares. Ces résultats sont basés sur BIEN, une immense base de données ayant intégré Rainbio. Les scientifiques ont localisé les régions qui les abritent et conclu qu’elles se situent majoritairement dans des régions climatiques stables. Or les événements extrêmes provoqués par le changement climatique risquent de bouleverser ces climats et avoir un impact majeur sur les espèces rares. D’après les prévisions, les Andes méridionales et l’Asie du Sud-Est devraient enregistrer les plus fortes baisses. Le changement d’usage des terres fait aussi partie des grandes menaces. Si rien n’est fait pour préserver la flore rare planétaire dans les années à venir, c’est environ 158 000 espèces de plantes qui sont menacées d’extinction.

 

Enquist, B.J., Feng, X., Boyle, B., Maitner, B., Newman, E.A., Jørgensen, P.M., Roehrdanz, P.R., Theirs, B.M., Burger, J.R., Corlett, R. and Donoghue, J.C., 2019. The commonness of rarity: Global and future distribution of rarity across land plants. Science Advances5(11). DOI: 10.1126/sciadv.aaz0414

 

Rainbio Cesab CP

Fig. Where are rare species distributed geographically?

 

 

  • Près d’un tiers de la flore tropicale africaine est menacée d’extinction

 

Le 20 novembre dernier sortait la première évaluation du statut de conservation préliminaire réalisée de la flore tropicale africaine. L’article a révélé que près d’un tiers – 31,7 % – de cette flore pourrait être menacé d’extinction. En superposant les cartes de distribution des espèces et celles de l’utilisation des terres – des plus préservés aux plus exploitées – réalisées à partir de la base de données Rainbio, les chercheurs sont parvenus pour la première fois, à évaluer le statut de conservation potentiel de la flore tropicale à l’échelle du continent. « Cette étude constitue la première évaluation du statut de conservation potentiel de la flore à une échelle continentale, suivant la méthodologie de l’UICN », souligne Thomas Couvreur, botaniste à l’IRD qui a coordonné l’étude. « Ces évaluations pourraient fournir des informations cruciales pour améliorer la gestion de la biodiversité et favoriser un développement économique durable en Afrique. »

 

Stévart, T., Dauby, G., Lowry, P.P., Blach-Overgaard, A., Droissart, V., Harris, D.J., Mackinder, B.A., Schatz, G.E., Sonké, B., Sosef, M.S.M. and Svenning, J.C., 2019. A third of the tropical African flora is potentially threatened with extinction. Science Advances5(11). DOI: 10.1126/sciadv.aax9444

 

Fig. Spatial distribution of threatened plant species across tropical Africa.

 

 

  • Du rôle vital joué par les montagnes pour la biodiversité végétale tropicale africaine

 

Dans l’étude parue dans la revue New phytologist le 30 octobre dernier, les scientifiques ont pu déterminer où les plantes d’Afrique tropicale se diversifient et persistent au cours du temps en s’appuyant sur la base de données Rainbio. Leur étude souligne le rôle vital joué par les montagnes agissant simultanément comme berceaux et lieux de persistance de la biodiversité végétale tropicale africaine. En revanche, les forêts tropicales des basses terres de l’Afrique de l’Ouest et Centrale servent principalement de musées, pour la diversité générique (i.e. régions où les genres persistent au cours du temps). Ces résultats permettent de comprendre la répartition de la biodiversité et les stratégies de conservation au niveau de la région.

 

Dagallier, L.P.M., Janssens, S.B., Dauby, G., Blach‐Overgaard, A., Mackinder, B.A., Droissart, V., Svenning, J.C., Sosef, M.S., Stévart, T., Harris, D.J. and Sonké, B., 2019. Cradles and museums of generic plant diversity across tropical Africa. New Phytologist. DOI: 10.1111/nph.16293

 

Rainbio Cesab CP

Fig. Map of the protected areas of Africa overlaid onto categorical analysis of neo- and paleo-endemism (CANAPE) results.

Les scientifiques alertent l’humanité sur les liens entre microorganismes et changement climatique

À l’occasion des 60 ans du BRGM, service géologique national et membre fondateur de la FRB, la FRB revient sur l’importance cruciale des microorganismes en mettant en avant une synthèse parue au mois de juin dernier dans la revue Nature et intitulée : « Les scientifiques alertent l’humanité sur les liens entre microorganismes et changements climatiques ».

 

Cette synthèse de connaissances rappelle le rôle central des microorganismes dans les causes biologiques du changement climatique. Elle montre comment ceux-ci affectent le climat mais aussi comment, par rétroaction, ils sont affectés par les changements globaux.

 

Les auteurs appellent à ce que cette « majorité microscopique » ne soit plus « l’éléphant invisible dans la pièce ». Les enjeux sont trop importants : intégrer leur fonctionnement, c’est se permettre de comprendre comment les êtres vivants peuvent s’adapter aux changements climatiques. À défaut, la science n’aura qu’une compréhension limitée de la biosphère et de ses réponses à ces changements, ce qui compromettra les efforts déployés dans ce domaine pour créer un avenir écologiquement durable.

 

Retrouvez la synthèse complète dans les ressources téléchargeables ci-dessous. 

 

 

Pour en savoir plus, vous pouvez également consulter l’article publié dans la collection Regards de la SFE2 : “R89 : Les sols à l’heure du changement climatique, par N. Fromin, T. Chevallier et A. Robin

[Synthèse] Les scientifiques alertent l’humanité sur les liens entre microorganismes et changement climatique

À cette occasion, la FRB revient sur l’importance écologique cruciale des microorganismes en mettant en avant une synthèse parue au mois de juin dernier dans la revue Nature et intitulée : « Les scientifiques alertent l’humanité sur les liens entre microorganismes et changements climatiques ».

Cette synthèse de connaissances rappelle le rôle central des microorganismes dans les causes biologiques du changement climatique. Elle montre comment ceux-ci affectent le climat, mais aussi comment, par rétroaction, ils sont affectés par les changements globaux.

 

Les auteurs appellent à ce que cette « majorité microscopique » ne soit plus « l’éléphant invisible dans la pièce ». Les enjeux sont trop importants : intégrer leur fonctionnement, c’est mieux comprendre comment les êtres vivants peuvent s’adapter aux changements climatiques. À défaut, la science n’aura qu’une compréhension limitée de la biosphère et de ses réponses à ces changements, ce qui compromettra les efforts déployés dans ce domaine pour créer un avenir écologiquement durable.

 

Consultez la synthèse complète ci-dessous.

[Journées FRB 2019] Indicateurs et outils de mesure – Évaluer l’impact des activités humaines sur la biodiversité ?

« Plus d’un million d’espèces menacées », c’est le chiffre qui a marqué les esprits cette année, au moment de la sortie du rapport de l’Ipbes sur l’état mondial de la biodiversité et des services écosystémiques. Pertes et dégradations d’habitats, surexploitations ou encore pollutions sont autant de pressions induites ou accentuées par les activités humaines qui pèsent aujourd’hui considérablement sur la biodiversité. Le constat est désormais posé et la question de la mesure des impacts de nos activités, qui joue un rôle clé pour passer à l’action, est plus que jamais d’actualité.

 

Dans un contexte où la France accentue son engagement pour limiter ses impacts négatifs sur la biodiversité, au travers notamment du Plan Biodiversité, et participe à la préparation de la COP15 et de l’agenda post-2020 pour la biodiversité, les différents acteurs de la société ont aujourd’hui besoin d’indicateurs et d’outils de mesure. Les acteurs publics et privés, les décideurs politiques et économiques qui s’engagent, à l’échelle d’un territoire ou d’un pays, à estimer et limiter leurs impacts sur la biodiversité, sont en quête de réponses.

 

Les Journées FRB 2019 ont été l’occasion d’ouvrir la question de la mesure des impacts des activités humaines sur la biodiversité et d’informer sur des indicateurs et outils de mesure existants, leur utilisation actuelle et explorer ensemble leur potentiel d’appui à la décision en faveur de la biodiversité. Elles se sont tenues sur deux jours : une journée d’ateliers mardi 1er octobre, suivie d’une journée plénière mercredi 2 octobre. 

 

Retrouvez, dans les ressources téléchargeables ci-dessous :

  • Le programme de la journée plénière ainsi qu’un glossaire,
  • Les présentations de Sébastien Barot et Harold Levrel,
  • Un aperçu de la restitution des ateliers, 
  • Le compte-rendu de Frédéric Denhez.

 

Une publication reprenant l’ensemble du travail effectué autour des journées FRB 2019 devrait voir le jour en 2020.

[BiodivERsA] Ouverture de l’appel à projets 2019-2020 sur “Biodiversité et changement climatique”

Cet appel couvre quatre thèmes non-exclusifs :

  • Les conséquences du changement climatique sur la biodiversité et sur les services écosystémiques / contributions de la nature aux sociétés ;
  • Les mécanismes de rétroaction climat-biodiversité ;
  • Le potentiel des solutions fondées sur la nature comme outil d’atténuation et d’adaptation au changement climatique ;
  • Synergies et compromis entre les politiques publiques sur la biodiversité, le climat et les autres secteurs, et le rôle des agents du changement.

 

 

Calendrier indicatif : 

 

  • Date de clôture 1re étape (dépôt des pré-propositions, obligatoire) : 5 novembre 2019, 16h00 CET

  • Date de clôture 2e étape (dépôt des propositions) : 10 avril 2020, 16h00 CEST

 

Toutes les informations

 

 

Webinaire d’information : 

 

Un webinaire d’information (en anglais) sera organisé le 13 septembre 2019 de 15h00 à 16h30 pour répondre à vos questions sur cet appel.

 

Pour y participer, inscrivez-vous ici :

https://attendee.gotowebinar.com/register/3067154057637709323

[Les actus des derniers jours]

  • FRB, T20 et développement des infrastructures

 

Le T20 est un regroupement de think tank en appui aux discussions du G20.

Il s’est réuni les 26 et 27 mai 2019 à Tokyo et a publié ses recommandations destinées à nourrir le futur sommet du G20 (28 et 29 juin, Osaka). Ces dernières s’inscrivent dans l’objectif affiché par la présidence japonaise « à la recherche d’une société durable, inclusive et résiliente » et s’appuient sur une grande série de résumés pour décideurs disponibles sur le site du T20.

 

À la demande du co-président de la quatrième task force, Nicolas Buchoud, également membre du Cos de la FRB (www.cerclegrandparis.org), la FRB a participé au document intitulé « The Infrastructure Nexus. From the Future of Infrastructures to the Infrastructures of the Future ».

Le document d’une vingtaine de pages prend acte du développement massif et incontrôlé des infrastructures. Dans un contexte de ressources limitées, il fait le constat que les approches fragmentées en matière de développement, d’agendas et de projets urbains durables prévalent toujours, au détriment de l’évaluation des impacts sur la biodiversité et les services écosystémiques. Il préconise une nouvelle génération de connectivité science-société et connaissance-politique pour repenser les investissements et les chaînes de valeur. Le document souligne aussi le rôle sous-estimé des infrastructures de recherche dans les infrastructures de développement et propose de nouvelles priorités pour un agenda urbain plus complet au sein du G20, incluant la biodiversité, en mettant un accent particulier sur les régions critiques comme l’Amazonie et l’Arctique.

 

 

  • Biodiversity and Health in the Face of Climate Change

 

Pics de chaleur, sécheresses, inondations, événements extrêmes, invasions biologiques : le changement climatique a déjà des impacts sur le bien-être et la santé humaine. Par ailleurs, l’évaluation mondiale de l’Ipbes, publiée le 6 mai dernier, met en évidence que l’effondrement de la biodiversité menace fortement notre santé physique et mentale par la perte de services essentiels que l’Homme retire des écosystèmes comme la production d’une nourriture de qualité, l’atténuation du changement climatique, l’épuration de l’eau et de l’air, la régulation des pathogènes, l’inspiration, la récréation et la spiritualité procurée par des écosystèmes fonctionnels.

Dans un contexte d’inaction, les deux phénomènes, malheureusement se renforcent mutuellement.

 

L’ouvrage publié aux éditions Springer, auquel la FRB a contribué, pose le diagnostic et présente l’aperçu le plus complet à ce jour des travaux de recherche sur les liens entre dérèglement du climat, érosion de la biodiversité et santé.

La principale conclusion de ces travaux, variés et innovants, est que préserver la biodiversité contribuera évidemment à freiner son érosion, mais également à atténuer le changement climatique et à augmenter la qualité de vie et la santé humaine.

 

 

  • Biodiversité et maladies infectieuses : les actes désormais disponibles

 

Vous pouvez les consultez dans les ressources de la page dédiée à l’événement.  

[3es rencontres espaces naturels protégés – recherche] Découvrez les actes

La FRB a mis en place en 2015 un groupe de travail « Espaces naturels protégés et recherche » associant ses deux conseils de gouvernance : le Conseil d’orientation stratégique (Cos) et le Conseil scientifique (CS).

 

Organisées en avril dernier, les 3es Rencontres chercheurs et gestionnaires d’espaces naturels protégés visaient à rassembler ces deux communautés pour faciliter l’émergence et la conduite de projets de recherche « changement climatique sur les espaces naturels protégés ».

 

Elles s’inscrivaient dans la continuité des deux rencontres précédentes, en 2016 et 2017, et dans la prise en compte des recommandations qui en sont ressorties.

 

Retrouver les actes du colloque sur la page dédiée à ces 3es rencontres.

Le réchauffement climatique, un bouleversement pour les écosystèmes et les scientifiques

Le changement climatique n’est pas un état problématique passager, mais bien une situation pérenne qu’il va falloir considérer dans sa globalité. Il nécessite une adaptation importante des écosystèmes et de ceux qui les étudient. Sous nos latitudes tempérées, ces changements prennent une signification particulière en modifiant la longueur relative des saisons. Or, l’arrivée du printemps rythme le cycle annuel de toute la biodiversité. La remontée printanière des températures s’accompagne d’une reprise explosive de la végétation. Les jeunes feuilles fournissent une nourriture de qualité pour une multitude d’invertébrés herbivores, aux premiers rangs desquels, les chenilles de papillons. Eux-mêmes sont alors consommés par des carnivores. Ce formidable accroissement de la biomasse va, en particulier, permettre aux prédateurs de se reproduire. Ce phénomène est cependant éphémère : les jeunes pousses tendres se chargent rapidement de tanin et deviennent indigestes. On assiste ainsi à un pic d’abondance de nourriture et chaque niveau de la chaîne alimentaire tente de se synchroniser sur le pic dont il dépend.

[Ipbes 7] Biodiversité et changement climatique, lutter et s’adapter

À l’occasion de la sortie du nouveau rapport de l’Ipbes sur l’état de la biodiversité mondiale prévu pour mai 2019, la FRB donne chaque mois la parole à des scientifiques qui travaillent sur les menaces qui pèsent sur la biodiversité, mais aussi sur les solutions pour y remédier.

Écologues, juristes, économistes, biologistes de la conservation sont autant de chercheurs qui offriront chacun un éclairage précis sur l’état et le devenir des espèces et de leurs écosystèmes.

 

Le second thème abordé est celui du changement climatique, considéré comme la 3e cause de perte de biodiversité dans le monde.

Dans des océans en mutation, la pêche doit devenir durable

À mesure que le climat se réchauffe, les températures des mers augmentent également. Du plancton aux oiseaux, en passant par les poissons, ce phénomène modifie significativement toutes les composantes des écosystèmes marins. Un des effets les plus documentés de ce réchauffement est la migration des espèces vers les pôles, qui se traduit par une diminution de la biodiversité marine dans la zone intertropicale. Mais de nombreux autres facteurs influent sur les communautés d’espèces, notamment leur exploitation non-durable par la pêche. Cette dernière est alors responsable d’impacts très négatifs sur les populations de poissons, dont la diminution a aussi une incidence négative sur les oiseaux marins (Cury et al., 2011 ; Grémillet et al., 2018). Une proportion croissante de ces populations – un tiers des espèces pêchées en 2015 – est surexploitée, tandis que 60 % sont exploitées à leur maximum, et seules 7 % des populations sont sous-exploitées (FAO 2018). Or, l’océan reste une source essentielle d’approvisionnement en protéines pour des millions de personnes dans le monde, notamment dans les pays en développement.

 

Il est donc urgent de mettre en place une gestion soutenable des pêches, au moment même où les impacts négatifs du changement climatique rendent la tâche encore plus complexe : certains modèles prévoient une diminution de la biomasse des poissons allant jusqu’à 25 % d’ici la fin du siècle, si les émissions de gaz à effet de serre devaient s’intensifier (Lotze et al., 2018). Pour estimer les impacts des changements climatiques combinés à ceux des pratiques de pêche, une équipe de scientifiques menée par Caihong Fu (DFO, Canada) et Yunne-Jai Shin (IRD, France) a étudié neuf écosystèmes marins dans le monde entier. L’équipe s’est appuyée sur des modèles mathématiques développés pour chaque écosystème, et les a utilisés comme des laboratoires virtuels. En manipulant ces outils, les chercheurs ont pu explorer la manière dont le système évolue lorsque le changement climatique et la pêche entrent en interaction. L’objectif du projet est d’apporter un éclairage scientifique à la prise de décisions afin d’adapter les politiques de gestion des pêches au changement climatique.

[Synthèse] La compétition mondiale entre les pêcheries et les oiseaux marins persiste malgré leur déclin généralisé

L’intensification de la pêche industrielle contribue à diminuer la quantité de nourriture disponible pour les oiseaux marins. Une étude parue dans la revue Current Biology a cartographié pour la première fois, la compétition entre la pêche industrielle et les oiseaux marins à travers le monde.

 

Entre 1970 et 2010, la consommation alimentaire annuelle mondiale des oiseaux de mer a diminué de 19 %, passant de 70 à 57 millions de tonnes. Les rendements globaux des pêcheries mondiales sont quant à eux passés de 59 à 65 millions de tonnes par an, allant même jusqu’à une augmentation de 91 % pour les calmars. Cette compétition – qui a augmenté dans près de la moitié des océans – menace de nombreuses espèces d’oiseaux dans le monde.

La compétition mondiale entre les pêcheries et les oiseaux marins persiste malgré leur déclin généralisé

En 2011, l’article de Cury et al. Global Seabird Response to Forage Fish Depletion — One-Third for the Birds soulignait combien les oiseaux marins étaient dépendants des ressources marines dans certaines régions du monde. Grémillet et ses collègues démontrent aujourd’hui que la compétition entre les oiseaux marins et les pêcheries est un facteur de stress significatif à l’échelle globale sur la période 1970-2010, pour une communauté mondiale d’oiseaux marins qui a décliné de 70 % depuis 1950 (Paleczny et al., 2015).

#ScienceDurable – La forêt : une véritable alliée dans la lutte contre le réchauffement climatique ?

En 1954, le livre de Jean Giono, “L’Homme qui plantait des arbres”, peignait l’histoire d’un berger écologiste. Jour après jour, tout en menant ses moutons, il enterrait des graines d’arbres au hasard de ses chemins, et, après des années, des paysages entiers étaient de nouveau couverts de forêts. Cette fable de l’action de l’Homme dans la durée est évocatrice et inspirante. En 2006, le programme des Nations Unies pour le développement lançait la Campagne pour planter un milliard d’arbres qui à ce jour revendique plus de 15 milliards d’arbres plantés.

 

Aujourd’hui l’enjeu de la forêt est associé à celui des changements climatiques. Planter des arbres aide sans nul doute à lutter contre ces changements. Lorsqu’ils grandissent, les arbres fixent le dioxyde de carbone, le principal gaz à effet de serre. Sans les forêts mondiales, le réchauffement de la planète serait deux fois plus rapide. L’accumulation de carbone concerne non seulement les arbres, mais aussi les sols, qui séquestrent près de la moitié du carbone d’un écosystème forestier. Seulement, la captation du carbone par les forêts ne suffit pas, à elle seule, à endiguer le changement climatique. De plus, dans les années à venir, ces changements pourraient avoir un effet adverse sur les forêts.

La maison est en feu

L’équipe a examiné attentivement la littérature scientifique, le financement de la recherche et les articles de presse des États-Unis, du Canada et du Royaume-Uni sur les changements climatiques et la biodiversité entre 1991 et 2016. Elle a constaté que la couverture médiatique du changement climatique est jusqu’à huit fois plus élevée que celle consacrée à la biodiversité, un écart que les différences entre les publications scientifiques sur l’un ou l’autre thème ne peuvent expliquer. Les chercheurs ont noté que la couverture médiatique sur le changement climatique est souvent liée à des événements spécifiques, du type plénière du Giec ou événement climatique exceptionnel, lien que l’on ne retrouve pas pour la couverture médiatique sur la biodiversité.

 

Les auteurs ont quantifié avec précision leurs observations et en ont dégagé des pistes d’action pour que les chercheurs et leurs services en charge de la communication puissent mieux communiquer les points saillants de leurs travaux au grand public et aux politiques.

 

Les apports fondamentaux de la recherche sur la biodiversité aux négociations sur le climat

Souvent négligée dans les débats sur les leviers d’action pour le climat, la biodiversité doit pourtant être prise en compte selon trois axes essentiels pour que les actions pour le climat soient efficaces et ne s’accompagnent pas de conséquences négatives pour la biodiversité :

  1. Les impacts du changement climatique sur la biodiversité et les écosystèmes doivent être mieux compris, justifiant d’autant plus le besoin d’agir rapidement pour minimiser le changement et de repenser les actions de conservation in situ ;
  2. Les solutions apportées par la biodiversité pour l’atténuation et l’adaptation au changement climatique doivent être mieux connues et reconnues par les négociateurs comme les réponses les plus économiques, apportant de multiples bénéfices en termes de développement durable ;
  3. Les politiques et mesures pour le climat ne reposant pas sur la préservation de la biodiversité doivent faire l’objet d’une évaluation d’impact ex ante, pour s’assurer qu’elles ne sont pas contradictoires avec l’impératif de protection de la biodiversité.

 

Les travaux du Giec et de l’Ipbes contribuent ensemble à répondre à ces questions et fournissent aux décideurs des informations reposant sur les connaissances scientifiques existantes les plus solides à ce jour. Ils rendent évident que les changements climatiques et l’érosion de la biodiversité ne pourront être stoppés l’un sans l’autre.

 

Consultez, dans les ressources ci-dessous, les notes :

  • Biodiversité et climat : un même combat international
  • Articulation CDB – Ipbes – Giec

Les mécanismes d’adaptation de la biodiversité aux changements climatiques

L’Académie des sciences vient de publier « Les mécanismes d’adaptation de la biodiversité aux changement climatique ». Cette vaste étude dresse un tableau détaillé de la dégradation par l’Homme de la biodiversité et tente de mesurer la résilience des écosystèmes fragilisés face au réchauffement climatique.

 

Trois membres de l’Académie, Sandra Lavorel, écologue et membre du conseil scientifique de la FRB, Jean-Dominique Lebreton, bio-mathématicien, et Yvon Le Maho, écophysiologiste, ont coordonné ce travail de deux ans auquel ont contribué 32 scientifiques français.

 

Parmi les références du rapport se trouve la prospective Réponses et adaptations aux changements globaux : quels enjeux pour la recherche sur la biodiversité ? de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité publiée en 2015.

Cette prospective a notamment rappelé la capacité du vivant à évoluer et donc la responsabilité forte que portent nos sociétés pour maintenir cette capacité (Ronce et al., 2015). À partir des différents exemples donnés, l’ouvrage montre que si les activités humaines ne perturbent pas les mécanismes de renouvellement et d’évolution de la biodiversité, les capacités d’adaptation de celle-ci face aux nouvelles contraintes environnementales seront mieux préservées.

[Journée FRB 2016] Rencontres Ipbes – Giec

Les acteurs publics et privés recourent de longue date aux travaux de la recherche scientifique pour étayer la formulation et la mise en œuvre de leurs politiques et actions. Dans le cas des enjeux environnementaux mondiaux que sont le changement climatique et l’érosion de la biodiversité auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui, il est nécessaire de mobiliser et de synthétiser les connaissances de toutes les disciplines, de toutes les régions du monde et sous toutes les formes (scientifiques, pratiques, culturelles, etc.).

 

Si les plateformes intergouvernementales, comme le Giec et l’Ipbes, représentent des outils irremplaçables pour organiser la production de telles synthèses, elles constituent aussi des lieux où les représentants des gouvernements et les acteurs interagissent avec des experts du monde entier afin d’orienter leurs politiques et leurs actions pour stopper le déclin de la biodiversité.

 

Lors de la conférence publique organisée le 13 octobre, des scientifiques présenteront la façon dont leurs recherches ont évolué pour répondre aux questions sociétales posées par l’érosion de la biodiversité et le changement climatique, en participant notamment aux travaux du Giec et de l’Ipbes. Les acteurs publics et privés, qui font face à ces grands enjeux environnementaux, auront quant à eux l’occasion d’analyser comment ils peuvent participer à ces recherches et les utiliser dans le cadre de leurs activités.

 

Le lendemain, les experts français participant au Giec et à l’Ipbes échangeront sur leur expérience au sein de ces plateformes internationales. Une occasion renouvelée de renforcer les relations entre les chercheurs travaillant sur deux questions environnementales étroitement liées.

 

Consultez dans les ressources ci-dessous : 

  • Le programme
  • Le regard de Frédéric Denhez
  • Le compte-rendu

Réponses et adaptations aux changements globaux

Le Conseil scientifique de la FRB souligne dans sa dernière prospective pour la recherche française sur la biodiversité l’importance de la question de l’adaptation, au regard de changements environnementaux très rapides.

 

Ce rapport développe :

  • une prospective sur les recherches à mener sur l’adaptation aux changements globaux à différentes échelles, de l’organisme à la société. L’enjeu résulte de la nécessité de mieux comprendre – de l’échelle des individus à celle des espèces et communautés, jusqu’aux écosystèmes et socio-écosytèmes – les conséquences des changements globaux, dans un objectif d’anticipation des états futurs de la biodiversité ;
  • des exemples de recherches illustrant l’état des connaissances dans le domaine ;
  • l’identification de problématiques et axes de recherche prioritaires – et partagés.

 

Cette prospective est l’occasion de rappeler la capacité du vivant à évoluer et donc la responsabilité forte que porte nos sociétés pour maintenir cette capacité. Par les différents exemples donnés, l’ouvrage montre que si les mécanismes de renouvellement et d’évolution de la biodiversité sont maintenus, les capacités d’adaptation de la biodiversité face aux nouvelles contraintes environnementales seront mieux préservées. Ce document est ainsi une contribution à un changement des visions sur la biodiversité vue comme un processus dynamique.

Elle est à télécharger dans les ressources ci-dessous. 

[Journées FRB 2015] Les scénarios de la biodiversité à l’heure du changement climatique

Mieux comprendre les effets des changements climatiques sur la biodiversité, les écosystèmes et les services associés, ainsi que les effets en retour des changements affectant la biodiversité et les écosystèmes sur le climat, sont des enjeux majeurs, à l’échelle mondiale. Le développement de modèles est une des pistes pour une meilleure compréhension de ces interactions et le développement de scénarios peut aider les sociétés à élaborer des réponses pour prévenir les conséquences des changements attendus, et y faire face.

 

Les deux journées organisées par la FRB, les 1er et 2 octobre 2015 avaient pour but de montrer les avancées en matière de développement de scénarios, notamment à l’interface climat – biodiversité.

Elles font suite aux premières rencontres entre experts français de l’Ipbes et du Giec, organisées le 6 novembre 2014, avec le soutien du ministère chargé de l’écologie, du développement durable et de l’énergie et permettront la présentation des premiers résultats du programme modélisation et les scénarios de la biodiversité, animé par la FRB depuis 2010.

 

Ces Journées avaient pour objectifs :

  • Présenter un éclairage sur les avancées scientifiques récentes en matière de modèles et de scénarios du climat et de la biodiversité et les interactions actuelles ou souhaitables entre ces recherches ;
  • Tirer profit de l’avancée des travaux de l’Ipbes et du Giec pour renforcer les liens antre les communautés de recherche de la biodiversité et du climat, autour des modèles et des scénarios ;
  • Permettre un dialogue avec les utilisateurs potentiels des scénarios ;
  • Réaliser un premier bilan du programme de recherche « modélisation et scénarios de la biodiversité » lancé par la FRB en 2010.

 

Cet événement s’adresse à tous les chercheurs, décideurs politiques et autres parties prenantes concernés par les enjeux liés à la biodiversité et au climat.

 

Consultez, dans les ressources ci-dessous :

  • le programme des deux jours,
  • le dossier de presse,
  • les compte-rendus des ateliers d’échanges entre experts, des tables rondes (par Frédéric Denhez) et de la conférence scientifique. 

Climat et biodiversité – Synthèse de la rencontre avec les experts français du Giec et de l’Ipbes

Le 6 novembre 2014 s’est tenue à la Maison des Océans (Paris Ve) une conférence intitulée “Climat et biodiversité – Rencontre avec les experts français du Giec et de l’Ipbes”, organisée conjointement par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et le ministère de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie (MEDDE).

 

Elle a réuni un public nombreux (environ 400 personnes) et divers (chercheurs, étudiants, agents de la fonction publique, décideurs, professionnels et gestionnaires, membres d’ONG, journalistes, etc.) et s’articulait selon trois thèmes :

  • Les impacts du changement climatique sur la biodiversité, le fonctionnement des écosystèmes et sur les services écosystémiques : aspects terrestres et marins ;
  • Les interactions climat – biodiversité (rétroactions biosphère – climat) : aspects terrestres et marins ;
  • Les implications socio-économiques des interactions entre changement climatique et biodiversité Des scientifiques français de haut niveau, membres du GIEC ou de l’IPBES, sont intervenus pour présenter leur recherche et communiquer quelques messages clés.

 

La synthèse de cette conférence est téléchargeable dans les ressources ci-dessous.